OTAN : il est «peu probable» qu’une obligation d’aider l’Ukraine change la donne, prévient le Kremlin
Dmitri Peskov a estimé ce 13 juin «peu probable» qu’une obligation au sein de l’OTAN d’aider l’Ukraine change la donne sur le terrain. Jens Stoltenberg a envisagé de transformer les «contributions volontaires» des membres de l'OTAN envers Kiev en «engagements». Une perspective qui n'a pas manqué de déplaire à la Hongrie de Viktor Orban.
«Il est peu probable que cela change quoi que ce soit», a réagi ce 13 juin Dmitri Peskov. Le porte-parole de la présidence russe était interrogé sur les conséquences d’un éventuel accord de membres de l’OTAN pour rendre obligatoires les contributions militaires au profit de l’effort de guerre de Kiev. «Les livraisons des pays membres de l'OTAN sont déjà régulièrement destinées à l'Ukraine», a ajouté Dmitri Peskov.
Le 12 juin, lors d’une conférence de presse, le secrétaire général de l’OTAN a plaidé pour un «rôle plus fort» de l’Alliance afin d’offrir à l’Ukraine «la prévisibilité dont elle a besoin». S’il a déclaré avoir apprécié les efforts des États membres en faveur de l’Ukraine, Jens Stoltenberg a notamment pointé du doigt les mois de blocage au Congrès des États-Unis d’une enveloppe comprenant 61 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à Kiev, ainsi que «certaines des promesses faites par les alliés européens» qui «n’ont pas été tenues».
«Si nous transformons cela non pas en contributions volontaires, mais en engagements au sein de l’OTAN, cela deviendra bien sûr plus solide, plus fiable», a-t-il ajouté auprès des journalistes.
Aide à l’Ukraine : Stoltenberg veut un «minimum» de 40 milliards d’euros par an
Une «prévisibilité» pour laquelle Jens Stoltenberg avait déjà plaidé, la veille, auprès de l’agence Bloomberg, annonçant qu’il allait proposer aux ministres de la Défense de l’Alliance un «engagement» annuel de 40 milliards d’euros «minimum» pour l’Ukraine. «Nous devons maintenir ce niveau de soutien comme un minimum et aussi longtemps qu’il le faudra», a-t-il réitéré, lors de la conférence de presse du 12 juin. Conférence qui précédait la rencontre à Bruxelles, les 13 et 14 juin, des ministres de la Défense de l’OTAN.
Un soutien militaire à Kiev inconditionnel qui fait grincer des dents en Hongrie. Le 12 juin toujours, Jens Stoltenberg s’est entretenu à Budapest avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Celui-ci a récemment accusé l’Alliance d’entraîner ses membres dans une «conflagration mondiale». Le responsable hongrois avait notamment réitéré que son pays s’en tiendrait strictement aux engagements des traités de l’OTAN, qui à ses yeux doit rester une alliance purement défensive, et ne s’aventurerait pas dans des opérations militaires en dehors du territoire du bloc militaire.
Soutien militaire à l’Ukraine : Budapest obtient une dérogation
Un message entendu par le secrétaire général de l’Alliance, qui a déclaré avoir «convenu» avec Viktor Orban «des modalités selon lesquelles la Hongrie ne devrait pas participer aux efforts de soutien à l'Ukraine».
«Nous avons reçu aujourd'hui la garantie qu'en ce qui concerne la guerre russo-ukrainienne et les opérations militaires hors zone, nous n'avons pas à y participer», a pour sa part assuré Viktor Orban. «La Hongrie ne fournira ni fonds ni personnel pour cette guerre. Le territoire hongrois ne sera pas non plus utilisé pour participer à cette guerre», a-t-il ajouté.
En contrepartie, selon Jens Stoltenberg, le Premier ministre hongrois se serait engagé à ne pas opposer son veto sur des accords conclus entre les autres membres en faveur d'un soutien financier ou militaire à Kiev.