Ukraine : limogé, Zaloujny a été sauvé par les Occidentaux, selon la presse britannique
Volodymyr Zelensky aurait renoncé à limoger le général Zaloujny, actuellement à la tête des forces ukrainiennes, suite à des pressions occidentales relatent The Times et la BBC ce 31 janvier. Au cours du conflit avec la Russie, ce haut gradé s’est imposé comme l’une des personnalités les plus populaires d’Ukraine.
Dans un futur proche, l’armée ukrainienne ne devrait pas changer de tête. Après deux jours d’imbroglio politico-médiatique autour de son possible limogeage par Volodymyr Zelensky, le général Valéry Zaloujny resterait commandant en chef des forces armées du pays.
Selon un article paru ce 31 janvier dans The Times, le président ukrainien aurait «été contraint de revenir sur sa décision sous la pression de hauts commandants militaires et de partenaires internationaux». Même son de cloche du côté du service ukrainien de la BBC, dont les interlocuteurs «au sein du gouvernement» auraient évoqué un «rejet catégorique» des partenaires occidentaux quant à un renvoi de Zaloujny.
La veille, d’autres médias britanniques avaient confirmé des rumeurs, circulant sur les réseaux sociaux et dans la presse ukrainienne depuis le 29 janvier au soir, selon lesquelles Zaloujny était sur la sellette. Ce jour-là, le président ukrainien aurait annoncé au général qu’il s’apprêtait à le limoger, lui proposant alors un poste de conseiller que Zaloujny aurait décliné.
Un général plus populaire que son président
Plus précisément, le poste de secrétaire du Conseil de sécurité nationale, précisait le lendemain The Economist. Zelensky a proposé à Zaloujny «un nouveau rôle, mais le général a refusé, selon quatre personnes proches des discussions» a également confirmé le Financial Times (FT).
Les deux titres de presse britanniques sont revenus sur les «tensions» grandissantes entre les deux hommes. Le FT évoque ainsi les remontrances qu’auraient reçues le militaire, depuis le Palais Mariinsky, après avoir déclaré à The Economist, dans une interview publiée début novembre, que la controffensive ordonnée par Kiev était dans «une impasse».
The Economist revient aussi sur l’envolée de la cote de popularité de Zaloujny auprès des Ukrainiens. «Les sondages le montraient à plusieurs reprises plus populaire que son président ; cela crée des tensions entre les deux hommes, dont les relations étaient initialement bonnes», souligne l’hebdomadaire.
«Kiev a beaucoup de problèmes», réagit Peskov
Au-delà des propos de Zaloujny sur l'échec de la contre-offensive, Zelensky et son commandant en chef se sont plus récemment retrouvés en dissonance sur l’épineuse thématique de la mobilisation. Lors d’une conférence de presse, fin décembre, le général ukrainien avait assuré que le commandement militaire n’avait «pas fait une seule demande» aux autorités concernant l’ampleur d’une future mobilisation. Il avait également rappelé qu’une telle décision appartenait au pouvoir politique. Une semaine plus tôt, également au cours d’une conférence de presse, Zelensky avait déclaré que l’État-major lui avait demandé de mobiliser entre «450 et 500 000 personnes», ajoutant qu'il n'avait pas encore pris de décision.
«Une chose reste évidente: le régime de Kiev a beaucoup de problèmes, les choses ne vont pas bien là-bas», a déclaré ce 31 janvier aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Il est évident que l'échec de la contre-offensive et les problèmes sur le front entraînent des contradictions croissantes entre les représentants du régime de Kiev, tant militaires que civils», a-t-il ajouté.
Côté ukrainien, parmi les noms qui ont le plus circulé pour prendre la relève de Zaloujny, on retrouve Kyrylo Boudanov, le jeune patron du renseignement militaire ainsi que le général Syrsky, un officier connu pour ses succès durant l’offensive dans la région de Kharkov mais également pour son entêtement à Artiomovsk.