Missiles longue portée : Choïgou met en garde Kiev en cas de frappe contre la Russie
La Russie frappera les «centres de décision» en Ukraine si des armes occidentales à longue portée sont utilisées pour attaquer le sol russe, a mis en garde le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
Les forces ukrainiennes prévoiraient de frapper le territoire russe, à l’aide de systèmes américains de lance-roquettes multiples et de missiles de croisière franco-britanniques, a affirmé ce 20 juin Sergueï Choïgou.
«Selon nos renseignements, les dirigeants des forces armées ukrainiennes planifient de frapper le territoire de la Russie, y compris la Crimée, avec des Himars et des Storm Shadow», a déclaré le ministre russe de la Défense lors d'une réunion de haut niveau de son département. «Le recours à ces armes en dehors de la zone de l’opération militaire spéciale impliquerait une participation à part entière des Etats-Unis et du Royaume-Uni au conflit et serait suivi de frappes immédiates sur les centres de décision» en Ukraine, a-t-il mis en garde.
Des armements occidentaux toujours plus performants
Storm Shadow est le nom britannique du SCALP-EG [acronyme de «Système de croisière conventionnel autonome à longue portée» et d'«Emploi général»], un missile à lancement aérien d’une portée de plusieurs centaines de kilomètres conçu dans les années 90 par Matra et British Aerospace. La fourniture à Kiev de Storm Shadow avait été annoncée le 10 mai par le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace.
Quant aux M-142 Himars (High Mobility Artillery Rocket System), ils sont présents sur le théâtre ukrainien depuis un an. Selon un article du Wall Street Journal, publié en décembre 2022, les Américains n’auraient pas fourni à Kiev des lanceurs capables de tirer des missiles ATACMS (Army Tactical Missile System) d’une portée de 300 kilomètres. La fourniture par l’Occident d’armes de longue portée à l’Ukraine, lui permettant de frapper le sol russe, demeure une «ligne rouge» aux yeux de Moscou.
Depuis la multiplication des attaques ukrainiennes contre les régions frontalières russes, Washington, Londres et Paris répètent qu’ils n’ont pas autorisé Kiev à employer leurs armes pour frapper en Russie. Fin mai, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, assurait que la Maison Blanche avait «obtenu des Ukrainiens l’assurance qu’ils respecteraient ces souhaits». La même promesse aurait été formulée par Volodymyr Zelensky, à en croire Joe Biden lorsqu'il a donné son feu vert à la livraison à Kiev d'avions de combat F-16.