«Pas un obstacle à sa nomination» : l'Elysée défend l'entrée de Darmanin au ministère de l'Intérieur
La nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de faire réagir, le désormais premier flic de France étant en effet visé par une plainte pour viol. Cette dernière ne constitue pas un obstacle, selon l'Elysée.
En remplacement de Christophe Castaner, Gérald Darmanin a été nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Castex. L'ex-ministre de l'Action et des Comptes publics et maire de Tourcoing est toujours visé par une enquête dans une affaire de viol présumé mais pour l'Elysée, reprise par l'AFP, «il n'y a pas d'obstacle» à sa nomination.
Une femme nommée Sophie Patterson-Spatz accuse en effet depuis deux ans Gérald Darmanin de l'avoir violée en 2009. Si les investigations sont toujours en cours, «après analyse juridique, les services compétents ont jugé qu’il n’y avait pas d’obstacle à cette nomination», a fait valoir l'Élysée auprès de Franceinfo.
Du «foutage de gueule» pour le collectif féministe #NousToutes
«Il semble que les choses vont dans le bon sens» concernant cette plainte qui «n'a pas fait obstacle» à sa nomination, a souligné un membre de l'entourage d'Emmanuel Macron toujours auprès de l'agence de presse. Cette même source a également précisé «ne jamais faire de commentaires» sur les affaires de justice en cours.
Gérald Darmanin avait bénéficié d'un non-lieu en 2018 dans ce dossier, mais en 2019 la Cour de cassation avait finalement requis un réexamen de la validité du verdict. La cour d'appel de Paris avait finalement ordonné, le 9 juin, la reprise des investigations concernant cette accusation.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'avait donc pas suivi les réquisitions du parquet général estimant, selon une source judiciaire citée par l'AFP, que le juge d'instruction «ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire» pour refuser de relancer les investigations dans cette affaire en août 2018.
Mi-juin, les avocates de la femme qui accuse Gérald Darmanin de l'avoir violée en 2009 avaient dénoncé le soutien du gouvernement au ministre. Entendu en audition libre le 12 février 2018, celui-ci avait confirmé avoir eu une relation sexuelle avec Sophie Patterson-Spatz, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante. Sur les réseaux sociaux, cette nomination a été vivement commentée, le collectif féministe #NousToutes évoquant par exemple un «foutage de gueule».
Vous vous foutez de notre gueule ? Sérieusement ? #Remaniement#CultureDuViol
— #NousToutes (@NousToutesOrg) July 6, 2020