Congrès du PS : Faure et Mayer-Rossignol, une opposition stratégique avant le scrutin

Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol s’opposent au second tour du congrès PS le 5 juin 2025 sur des visions divergentes pour 2027. Faure prône l’union de la gauche, Mayer-Rossignol une identité socialiste forte. Boris Vallaud, en faiseur de roi, pourrait influencer le résultat.
À l’approche du second tour du 81e congrès du Parti socialiste (PS), prévu le 5 juin 2025 à Nancy, le duel entre le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, et le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, s’intensifie. Ce scrutin, qui départagera les deux finalistes après l’élimination de Boris Vallaud au premier tour, repose sur des divergences stratégiques pour repositionner le PS en vue de la présidentielle de 2027.
Les tensions, exacerbées par des accusations mutuelles et des visions contrastées de l’avenir de la gauche, rappellent le congrès houleux de Marseille en 2023, où les deux hommes s’étaient déjà affrontés dans un climat de suspicion de fraude. Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend une ligne d’union de la gauche non mélenchoniste, prônant une plateforme programmatique large, de Raphaël Glucksmann à François Ruffin.
Faure évite le débat
Il revendique avoir recentré le PS dans le débat politique, notamment via les alliances Nupes (2022) et Nouveau Front populaire (2024). Lors du premier tour, sa motion a obtenu 42,21 % des voix, contre 40,38 % pour celle de Mayer-Rossignol, sur environ 24 700 votants. Faure insiste sur la continuité de son projet, rejetant l’idée d’une candidature personnelle à la présidentielle pour l’instant, et promet un débat sur ce sujet après les municipales de 2026.
Ses soutiens, comme le député Pierre Jouvet, soulignent son engagement dans les sections locales et accusent Mayer-Rossignol de chercher à imposer un débat télévisé pour gagner en visibilité. Nicolas Mayer-Rossignol, porté par une coalition d’opposants à Faure, dont Carole Delga et Karim Bouamrane, prône une « affirmation socialiste » claire, critiquant la gestion « clanique » de Faure et son ambiguïté vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon.
Il propose un « grand parti socialiste » intégrant des figures comme Glucksmann, Hamon ou Cazeneuve, et met l’accent sur les municipales de 2026 comme priorité. Dans une lettre ouverte, il a interpellé Faure sur ses ambitions présidentielles, craignant que le congrès ne serve à valider une candidature implicite.
Il demande un débat public pour clarifier les positions, accusant Faure de l’esquiver. Ses soutiens, comme Patrick Kanner, estiment que les 40 % de Mayer-Rossignol, combinés aux 17,41 % de Vallaud, traduisent un désir de changement. Le rôle de Boris Vallaud, éliminé avec environ 18 % des voix, est crucial.
Bien qu’il ait annoncé voter pour Faure, il n’a pas donné de consigne à ses soutiens, insistant sur leur liberté. Cette position ambiguë alimente les spéculations, chaque camp courtisant ses électeurs. Le spectre d’irrégularités, comme en 2023, plane sur ce scrutin serré, où l’écart entre les deux candidats est d’environ 500 voix.