Nouvelle vague d’attaques contre les prisons françaises : l’État promet la fermeté
Dans la nuit du 20 au 21 avril, des agents pénitentiaires et des centres de détention ont été ciblés par de nouvelles attaques, une semaine après le début d’une série d’actes violents. Gérald Darmanin dénonce des «intimidations contre la République».
La nuit du 20 au 21 avril 2025 a marqué une nouvelle escalade dans la vague d’attaques visant les prisons françaises. Des centres pénitentiaires et des agents ont été pris pour cible, comme l’a annoncé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, sur X. « Il n’y a pas eu de blessés, mais ces faits constituent des intimidations contre la République au moment où nous remettons de l’autorité et de l’ordre dans nos prisons », a-t-il déclaré, soulignant la gravité de ces actes dans un contexte de renforcement des mesures sécuritaires carcérales.
Des agents pénitentiaires et des centres de détention ont de nouveau été pris pour cibles cette nuit. Je serai au contact de ces agents toute cette journée.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 21, 2025
Il n’y a pas eu de blessés mais ces faits constituent des intimidations contre la République au moment où nous remettons…
Selon le syndicat FO Justice, deux véhicules ont été incendiés sur le parking de la prison de Lyon-Corbas, et le logement d’un agent a été visé par des tirs de mortiers d’artifice et d’armes à feu. Par erreur, les assaillants ont attaqué le domicile d’un voisin, taguant le garage au nom de l’agent visé. Le syndicat condamne ces « actes ignobles et lâches » et exige « des mesures immédiates de protection pour les agents, une enquête rapide et exemplaire, ainsi qu’une réaction ferme de l’administration et de la justice ».
[ALERTE – VIOLENCES INADMISSIBLES CONTRE NOS COLLÈGUES]
— FO JUSTICE (@SyndFoJustice) April 21, 2025
Cette nuit, une nouvelle étape a été franchie dans la violence à l’encontre des personnels pénitentiaires.
Deux véhicules ont été incendiés sur le parking de la prison de Lyon-Corbas.
Mais plus grave encore : le logement… pic.twitter.com/jcY9K8WJcq
Ces attaques s’inscrivent dans une série d’actes violents commencée le 13 avril, touchant des établissements dans huit départements, notamment les Bouches-du-Rhône et l’Île-de-France mais également le domicile d’une fonctionnaire. Des véhicules ont été brûlés, des tirs ont visé la prison de Toulon, et des inscriptions « DDPF » (Défense des droits des prisonniers français) ont été retrouvées sur plusieurs sites. Ce groupe, actif sur Telegram jusqu’à la fermeture de sa chaîne, est soupçonné d’orchestrer ces actions, bien que l’enquête, confiée au Parquet national antiterroriste (Pnat), n’exclut aucune piste, y compris celle du narcotrafic, privilégiée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Le procureur antiterroriste Olivier Christen a indiqué que la qualification de « terrorisme par intimidation » pourrait être retenue, visant à faire pression sur les autorités. Emmanuel Macron avait promis que les responsables seraient « retrouvés, jugés et punis », réaffirmant son soutien aux agents pénitentiaires, qualifiés de « troisième force de sécurité intérieure ».
Face à cette violence et à l’inquiétude croissante chez les gardiens de prison, le gouvernement a ordonné un renforcement de la sécurité des prisons et des agents. Ces attaques, perçues comme une réponse à la politique répressive contre le narcotrafic, mettent en lumière les tensions croissantes dans le système carcéral français.