Clan des Gitans et DZ Mafia : l’ascension des narcotrafiquants en Corse

La Corse est devenue la plaque tournante d'un trafic entraînant des règlements de compte, des assassinats et une hausse de l'insécurité. La DZ Mafia, gang marseillais, et le clan des Gitans sont particulièrement influents sur l'île de beauté.

Depuis avril 2025, la Corse fait face à une montée en puissance du narcotrafic marquée par des alliances entre le « clan des Gitans », lié au « milieu maghrébin et gitan », et la DZ Mafia, gang marseillais dominant.

Cette convergence, décrite comme une « révolution sociologique » par les enquêteurs, redéfinit le paysage criminel insulaire, traditionnellement dominé par le milieu corse. Le 8 avril 2025, l’assassinat de Martial Bounour, 44 ans, à Venzolasca (Haute-Corse), illustre cette nouvelle dynamique. Connu pour ses liens avec la DZ Mafia, Martial Bounour a été tué par balles sur un parking, dans un probable règlement de comptes lié au trafic de drogue.

25 bandes recensées en Corse

Le procureur de Bastia, Jean-Philippe Navarre, a ouvert une enquête pour « homicide volontaire en bande organisée », confiée à la gendarmerie et à la police nationale. Cet acte, le sixième meurtre de l’année en Corse, souligne l’escalade de la violence, avec un taux d’homicides par habitant parmi les plus élevés d’Europe.

La DZ Mafia, hégémonique à Marseille, étend son influence en Corse via des figures comme Yassine Akhazzane, 36 ans, originaire de Propriano. Mis en examen en novembre 2024 pour extorsion, Akhazzane, surnommé « booker », organisait des concerts de rap dans des discothèques, un prétexte pour racketter les établissements.

Opérant depuis sa cellule à la prison du Pontet, il incarne les liens entre le banditisme corso-marseillais et « le milieu maghrébin et gitan » , structuré autour de réseaux familiaux et claniques.

Ce clan, autrefois supplétif des Corses, s’impose désormais comme une force autonome, contrôlant des points de deal et diversifiant ses activités : trafic de cocaïne, extorsion, menaces.

À Propriano, des commerçants subissent des rackets violents, tandis que la DZ Mafia s’affronte au clan des « Blacks »  pour le contrôle des territoires. Les gardiens de prison, cibles d’attaques depuis avril, témoignent de la peur face à ces groupes, qui utilisent des mineurs pour des assassinats commandités.

Le président corse Gilles Simeoni a présenté 30 mesures en février 2025 pour contrer cette criminalité, mais les 25 bandes recensées sur l’île, dont le clan Federici, restent actives. Cette alliance DZ Mafia-Gitans menace la stabilité régionale, dans une Corse où le narcotrafic redessine les équilibres criminels.