Couvre-feu reconduit en Martinique, l’État français ne parvient pas à reprendre la main
Déjà prolongée il y a une semaine, la mesure de couvre-feu a été reconduite en Martinique, jusqu’au 4 novembre cette fois. Les manifestants ne décolèrent pas et les récentes violences font craindre un enlisement de la situation sur l’île.
Une semaine de couvre-feu en plus en Martinique. Le préfet Jean-Christophe Bouvier a annoncé le 29 octobre la reconduction de la mesure, déjà prolongée la semaine dernière, pour une semaine supplémentaire jusqu’au 4 novembre. Une décision qui intervient alors que des barrages sont toujours installés dans plusieurs endroits sur l’île notamment dans le nord, au Lorrain.
#ViolencesUrbaines | Un barrage entrave actuellement la circulation au Lorrain. Une médiation du maire est prévue pour dégager l’axe. À défaut d’une solution trouvée d’ici 15h30, les forces de sécurité interviendront pour rétablir la circulation.
— Préfet de la Martinique (@Prefet972) October 28, 2024
Si ce barrage a pu être « démonté sans que l'usage de la force n'ait été nécessaire » selon les autorités de l’Etat, ce n'est pas le cas partout sur le territoire. Des restrictions en matière de circulation et de vente de produits potentiellement dangereux ont ainsi été prises par l'État français.
Des mesures ciblées sur 5 communes et une contestation qui se poursuit
Ce nouveau couvre-feu et les mesures qui l’accompagnent se concentrent sur cinq communes, toutes situées au centre-ouest du territoire. Il s’agit de la capitale Fort-de-France ainsi que des communes de Lamentin, Schœlcher, Saint-Joseph et Case-Pilote.
Une restriction dans ces territoires que la préfecture justifie par la nécessité de « faciliter l’action des forces de sécurité intérieure sur les sites les plus exposés au risque de barrages et de violences, sans pénaliser l’ensemble du territoire ». Dans ces communes, de nouveaux barrages ont été érigés dans la nuit du 27 au 28 octobre. Le couvre-feu prolongé le 21 octobre n’avait pas eu l’effet escompté et des violences s’étaient poursuivies dès le lendemain.
Au cœur de la contestation, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPAC) qui refuse les accords trouvés avec Paris portant sur la diminution de 20 % des prix de certains produits à la consommation.
L’organisation contestataire a fait valoir le 28 octobre le lancement de la « 2ème phase » de son « combat contre la vie chère », donnant rendez-vous à ses partisans le 1er novembre mais sans entrer dans les détails.
En plus de l’interdiction de circuler dans 5 communes de la Martinique durant les horaires de couvre-feu, la préfecture a également prolongé l'interdiction temporaire aux particuliers d’achat, de vente et de transport au détail de produits inflammables ou explosifs.