France : l’arrestation de Dourov n’est «en rien une décision politique», affirme Macron

Dans un message posté ce 26 août sur X le président français a affirmé que l'arrestation du PDG franco-russe n'était pas politiquement motivée et que Paris demeurait «plus que tout attaché à la liberté d’expression».

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Alors que la polémique enfle autour de l’arrestation, près de Paris, du fondateur et PDG du réseau social Telegram, Emmanuel Macron est sorti du silence ce 26 août.

«L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours», a affirmé le président français sur son compte X (ex-Twitter). «Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer», a-t-il enchaîné, assurant lire de «fausses informations» suite à l’arrestation de Pavel Dourov à Paris.

«La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera» a encore affirmé Emmanuel Macron. «Dans un État de droit […] les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux», a-t-il tempéré dans la foulée. Le chef de l'État français a également publié son message en anglais.

«Vous mentez», a réagi dans la foulée le fondateur de Rumble Chris Pavlovski, dont la plateforme de mise en ligne de vidéos a suspendu son accès en France à l'automne 2022, après avoir été sommée par le gouvernement de bloquer certaines sources d'informations, dont RT et Sputnik, médias russes interdits de diffusion au sein de l'Union européenne dans la foulée du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine. «Nous avons dû fermer Rumble en France parce que vous n'avez AUCUN engagement envers la liberté d'expression», a tonné le chef d'entreprise.

«Une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme», fustige Snowden

La polémique suscitée par l’arrestation du PDG russe dans la soirée du 24 août a largement dépassé les frontières de l’Hexagone. Tucker Carlson, Elon Musk ou encore Edward Snowden ont ainsi réagi à cette arrestation. «Je suis surpris et profondément attristé que Macron se soit abaissé au point de prendre des otages pour accéder à des communications privées», a déclaré le lanceur d'alerte de la NSA.

Robert Kennedy, candidat indépendant à l’élection américaine, qui s’est désisté vendredi au profit de Donald Trump, a également fustigé l’arrestation du chef d’entreprise déclarant : «la nécessité de protéger la liberté d'expression n'a jamais été aussi urgente».

Contacté par l’agence de presse TASS, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme affirme ne pas disposer «d'informations suffisantes» pour faire un commentaire.

Interpellé le 24 août à l'aéroport parisien du Bourget, alors qu’il descendait de son avion, le patron de Telegram Pavel Dourov a été placé en garde à vue. Cette mesure, pouvant durer jusqu’à quatre jours, a été prolongée le 25 août au soir, selon une source judiciaire reprise par la presse française.

Le Kremlin attend l’énoncé des chefs d’inculpation

L’entrepreneur, qui s’est installé avec sa messagerie cryptée aux Émirats arabes unis, fait l’objet d’une enquête de l'Unité nationale cyber (UNC) de la gendarmerie nationale et de l'Onaf, a déclaré ce 26 août un porte-parole de la police française cité par Reuters. «Durov est accusé d'être passif à l'égard des cybercrimes et des crimes financiers commis sur la plateforme Telegram», rapporte encore l’agence de presse.

«Il est absurde de prétendre qu’une plateforme ou son propriétaire sont responsables de l’abus de cette plateforme» avait déclaré la veille au soir, dans un message posté sur X, le service de presse du réseau social. «Telegram respecte les lois de l'UE, y compris le Digital Services Act — sa modération est conforme aux normes du secteur et s'améliore constamment» y est-il souligné, précisant que son patron «n'a rien à cacher et voyage fréquemment en Europe».

«Nous ne savons pas encore de quoi exactement Dourov est accusé, nous n'avons pas encore entendu de déclarations officielles à ce sujet, et avant de dire quoi que ce soit, nous devons attendre que la situation soit clarifiée, et savoir de quoi exactement ils tentent d'incriminer Dourov», a pour sa part déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.