Tunisie : le président Saïed prête serment et annonce les grandes lignes de son second mandat
Lors de son discours d’investiture, le président tunisien fraîchement réélu a présenté les grandes lignes de son second mandat, mettant particulièrement l'accent sur la nécessité de construire une économie «souveraine». En politique étrangère, le chef de l’État a souligné que son pays se tenait aux côtés de «tous les peuples opprimés».
«Le peuple tunisien a dit son mot en toute liberté le 6 octobre», a martelé le président tunisien fraîchement réélu Kaïs Saïed, dans son discours d’investiture prononcé devant les députés le 21 octobre au Palais du Bardo dans la capitale Tunis.
Kaïs Saïed, qui a remporté la présidentielle du 6 octobre dernier avec un taux de 90,69% des voix, a dénoncé ce qu’il a qualifiées de «tentatives avortées» d’ingérences étrangères, affirmant qu’il «n’y a pas de place pour les traîtres, les collaborateurs et ceux qui se jettent dans les bras des cercles colonialistes».
«Les plus grands défis sur lesquels nous travaillerons sans relâche sont d’ouvrir une nouvelle voie aux sans-emplois et plus particulièrement aux jeunes», a promis le chef de l’État, soulignant la nécessité d'«entamer une révolution législative qui concrétise ces espoirs».
«Il faut bâtir une économie nationale basée sur la création des richesses, à la lumière de choix économiques nationaux issus de la volonté du peuple», a-t-il notamment affirmé, estiment que l’État devait désormais «retrouver son rôle social».
Dans ce contexte, il a fait noter que les établissements et les institutions de l’État seraient préservés et ce après avoir été assainis.
Kaïs Saïed a en outre évoqué une série de défis qu’il a jugés nécessaire de surmonter rapidement, citant, notamment, la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la corruption.
«Acte de haute trahison»
Sur le plan de la politique étrangère, le président Saïed a réaffirmé la position «indéfectible» de son pays qui se tient aux côtés de «tous les peuples opprimés», dont en premier lieu le peuple palestinien et ce, selon les mots du dirigeant nord-africain, «jusqu’au recouvrement de son droit à un État indépendant sur tout le territoire de la Palestine avec Al-Qods pour capitale».
Le président tunisien a par ailleurs déclaré : «le vocable de normalisation avec l’entité sioniste [Israël, ndrl] n’existe pas dans notre lexique». «Toute personne qui collabore avec l’entité sioniste commet un acte de haute trahison».
«Nous soutenons, inconditionnellement, le peuple libanais frère», a-t-il ajouté, dénonçant ce qu’il qualifie d’«agression génocidaire» de «l’envahisseur sioniste» contre le Liban.
Le président Kaïs Saïed a prêté serment lors d’une séance plénière extraordinaire des deux chambres parlementaires, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et le Conseil national des Régions et des districts (CNRD).
La séance s’est déroulée en présence des présidents des deux chambres, du chef du gouvernement, du Mufti de la République, de l’Archevêque catholique de Tunis et du Grand Rabbin de Tunis, en plus des membres du gouvernement, des députés de l’ARP et du CNRD.