Négociations sur l'Ukraine : Poutine dénonce le mutisme occidental
L’Occident fait toujours mine de ne pas entendre les propositions de cessez-le-feu en Ukraine de Moscou. Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, regrette que les alliés de Kiev fassent perdurer une «frénésie militaire» coûteuse en vies humaines.
«Contrairement à de nombreux hommes politiques occidentaux qui n'ont même pas pris la peine d'aller au cœur de l'initiative que nous avons proposée, les participants à ce forum, je l'espère, l'étudieront de manière réfléchie et rationnelle et verront qu'elle offre une réelle opportunité de mettre fin au conflit et passer à sa résolution politico-diplomatique», a indiqué le président russe dans un message écrit, lu ce 25 juin par son conseiller diplomatique, Iouri Ouchakov, à l'occasion du Forum Primakov, réunissant dans la capitale russe des experts internationaux.
Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes étaient prêtes à entamer des négociations avec l’Ukraine dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», mais aussi une «démilitarisation» et une «dénazification», et une levée des sanctions contre la Russie.
Une proposition rejetée par Kiev et ses alliés occidentaux, qui y voient un «ultimatum». Moscou souligne au contraire qu'une telle offre russe de règlement pacifique du conflit constitue une manière réaliste de mettre fin aux hostilités.
Une chance réaliste de mettre fin au conflit
Iouri Ouchakov a ainsi poursuivi en affirmant que Moscou offrait «une chance d’arrêter immédiatement le règlement de nos différends sur le champ de bataille et les pertes en vies humaines», regrettant que l’Occident veuille continuer à combattre la Russie «jusqu’au dernier Ukrainien».
«Pour l'instant, la frénésie militaire suscitée par l'Occident» ne faiblit pas, a-t-il déploré, citant l'attaque de missiles ukrainiens le 23 juin qui a blessé plus de 150 civils et tué au moins quatre personnes sur une plage de Sébastopol, en Crimée.
Moscou affirme que Washington partage la responsabilité de cette frappe, puisque l'Ukraine a utilisé des missiles ATACMS fournis par les États-Unis et équipés d'ogives à sous-munitions. Plusieurs responsables russes, dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ont avancé que des spécialistes militaires américains étaient directement impliqués dans le guidage de ces missiles.
Mikhaïl Podoliak, collaborateur du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, a quant à lui affirmé que les baigneurs étaient des «occupants civils» de la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie par référendum en 2014.
Iouri Ouchakov a déclaré que la Russie avait pour objectif primordial de créer un système de sécurité pan-eurasien indivisible pour remplacer les «modèles euroatlantiques et eurocentriques qui tombent dans l’oubli». Il a ajouté qu’il était temps de réfléchir sérieusement à un moyen d’assurer la paix dans l’espace «qui couvre les États occidentaux et orientaux et la Russie entre eux».