Soutien militaire français à Kiev : Macron «cohérent dans sa russophobie», estime Zakharova
Qualifiant d’«ignorant» le Président français, la porte-parole de la diplomatie russe a estimé ce 8 juin qu’Emmanuel Macron menait avec sa rhétorique agressive le continent européen au désastre. La veille, celui-ci avait confirmé l’envoi de missiles et de Mirage 2000-5 et la formation d'une coalition pour envoyer des instructeurs en Ukraine.
«Malheureusement, il est cohérent dans sa russophobie», a déclaré ce 8 juin Maria Zakharova au sujet d’Emmanuel Macron. «Avec une rhétorique aussi agressive et des actions criminelles monstrueuses, il contribue à pousser le continent européen vers le désastre», a-t-elle ajouté auprès de la presse.
«À en juger par ses déclarations, il est ignorant» a estimé la diplomate, précisant que malgré ses diplômes, il était à ses yeux «déconnecté des réalités» tant dans les affaires internationales que dans celles de son pays. «Il me semble que le peuple français doit demander à son leader, pour ainsi dire, s'il est conscient de la catastrophe dans laquelle il entraîne non seulement la France, mais l'Europe entière», a-t-elle poursuivi.
Lors d’une conférence de presse conjointe le 7 juin au soir avec Volodymyr Zelensky, le président français a confirmé la cession à Kiev de chasseurs Mirage 2000-5 ainsi que la formation et l’équipement d’une «brigade entière» de l’armée ukrainienne. Par ailleurs, il a déclaré que l’envoi de nouveaux missiles de croisière SCALP et de bombes air-sol A2SM avait été acté.
Instructeurs occidentaux en Ukraine : Macron veut «finaliser une coalition»
Lors d’une conférence de presse conjointe le 7 juin au soir avec Volodymyr Zelensky, le président français a confirmé la cession à Kiev de chasseurs Mirage 2000-5 ainsi que la formation et l’équipement d’une «brigade entière» de l’armée ukrainienne. Par ailleurs, il a déclaré que l’envoi de nouveaux missiles de croisière SCALP et bombes air-sol A2SM avait été acté.
Interrogé sur l’éventuel envoi en Ukraine d’instructeurs militaires français, Emmanuel Macron a déclaré vouloir «finaliser» une coalition de pays prêts à se joindre à une telle initiative. «Plusieurs de nos partenaires ont déjà donné leur accord» et «nous allons utiliser les jours à venir pour finaliser une coalition, la plus large possible», a-t-il insisté, jugeant «légitime» cette demande de Kiev.
«Est-ce que quand l’Ukraine nous demande de former sur son sol souverain des soldats mobilisés, c’est une escalade ? Non, ce n’est pas déployer des soldats européens ou alliés sur la ligne de front», a estimé le président français. «Qui serions-nous pour céder aux invocations ou aux menaces de la Russie qui de facto déciderait que l’Ukraine n’a plus aucune souveraineté pour accueillir un jour une entreprise, un autre jour des instructeurs» a développé Emmanuel Macron, plaidant la «cohérence».
Le président français a également confirmé que la France allait entrainer et former une «brigade entière» de l’armée ukrainienne, soit environ 4500 soldats. Au passage, le président français a salué les accords signés le jour même par KNDS, fabriquant des canons Caesar français et des chars Leopard allemands, avec des entreprises ukrainiennes afin de lancer une production de munitions et de pièces détachées directement sur le sol ukrainien.
UE, OTAN : Macron entend aider l’Ukraine «dans toutes les enceintes»
Sur un volet plus politique, Emmanuel Macron a assuré à son invité qu’il entendait «soutenir l’Ukraine dans toutes les enceintes, que cela soit au niveau européen pour tenter d’obtenir le lancement effectif des négociations d’adhésion d’ici la fin du mois où à l’OTAN».
A cet effet, le président français a évoqué le sommet de Washington, rendez-vous marquant directement aux États-Unis les 75 ans de ce bloc militaire qu’ils dirigent et qui aura lieu du 9 au 11 juillet. Sommet «où j’aurais l’occasion de redire notre attachement à ce que l’Ukraine se rapproche de manière irréversible de notre alliance», a précisé le président français.
Fin mai, Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur de frappes ukrainiennes menées sur le sol russe à l’aide d’armes occidentales. «On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d'où sont tirés les missiles [...] les sites militaires depuis lesquels l'Ukraine est agressée», avait-il déclaré le 28 mai, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
S’il n’a pas été le premier à donner son feu vert sur ces frappes de Kiev en Russie, Emmanuel Macron avait en revanche été le premier à envoyer des blindés, ouvrant la voie aux autres alliés occidentaux de Kiev. Concernant l’envoi par Paris de militaires en Ukraine, la diplomatie russe a déjà mis en garde que ceux-ci seraient considérés comme des «cibles légitimes» pour les forces russes, dénonçant au passage la rhétorique «de plus en plus belliqueuse» de Paris.