Arménie : Poutine et Pachinian s’entendent sur un retrait russe de plusieurs postes frontaliers
- Avec RIA NOVOSTI
Le président russe et le Premier ministre arménien se sont mis d'accord sur le retrait des gardes-frontières et de l’armée russe de plusieurs régions arméniennes, a annoncé ce 9 mai Dmitri Peskov. À la demande d’Erevan, les militaires russes situés à la frontière arménienne avec l'Iran et la Turquie resteront en place.
«En effet, étant donné que les conditions ont changé, [...] Pachinian et Poutine se sont mis d'accord» sur la question du retrait des militaires et des gardes-frontières russes de plusieurs régions d'Arménie, a déclaré ce 9 mai à RIA Novosti le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. À la demande de la partie arménienne, les gardes-frontières russes resteront à la frontière avec l'Iran et la Turquie, a-t-il encore précisé.
Le service des frontières du FSB, en collaboration avec ses collègues arméniens, assure la protection des frontières avec la Turquie et l'Iran conformément à un accord datant du 30 septembre 1992. Le département comprend quatre détachements, à Gyumri, Armavir, Artachat et Meghri, ainsi qu'un poste de contrôle séparé à l'aéroport de Zvartnots.
En 2021, dans le cadre de la coopération entre Erevan et Moscou, des postes de gardes-frontières russes étaient apparus à la frontière avec l'Azerbaïdjan, dans la région de Tavouch. En mars dernier, le Premier ministre arménien avait déclaré qu’Erevan était prêt à commencer à délimiter la frontière avec l'Azerbaïdjan à partir de cette section.
Erevan et Bakou ont débuté la délimitation de leur frontière commune
Les commissions spéciales des deux pays ont convenu de la délimitation de la frontière entre les villages de Baganis (Arménie) - Baganis Ayrum (Azerbaïdjan), Voskepar (Arménie) - Ashagi Askipara (Azerbaïdjan), Kirants (Arménie) - Kheyrimli (Azerbaïdjan) et Berkaber (Arménie) - Kyzyl Hajili (Azerbaïdjan), s’alignant sur celle qui existait entre les deux républiques soviétiques au moment de l'effondrement de l'URSS. Ainsi, Erevan a accepté de transférer quatre villages sous la juridiction de Bakou.
Fin avril, le Premier ministre arménien avait annoncé que les gardes-frontières russes partiraient de la région de Tavouch, dès lors que leurs homologues arméniens et azerbaïdjanais seraient «en mesure de garder la frontière de manière indépendante». Le chef du gouvernement arménien avait alors évoqué un «changement significatif» dans la situation entre Erevan et Bakou.
Le 12 mars, Nikol Pachinian avait déclaré que les gardes-frontières russes devraient également quitter Zvartnots et qu'à partir du 1er août, seuls les services frontaliers arméniens y resteraient. «Il s'agit d'un processus opérationnel et non politique ou géopolitique», avait-il précisé à la presse.
Dirigeants arméniens et azerbaïdjanais confiants quant à la conclusion d’un accord de paix
Le 10 mai, les chefs de la diplomatie arménienne et azerbaïdjanaise doivent se rencontrer à Almaty, au Kazakhstan, dans le cadre des négociations pour aboutir à un accord de paix entre les deux pays voisins. Déclarant espérer des progrès lors de cette rencontre, Nikol Pachinian a déclaré le 7 mai que son pays était prêt à signer un accord de paix avec l’Azerbaïdjan «d'ici novembre».
Le 1er mai, le président azerbaïdjanais avait déclaré que Bakou et Erevan n’avaient pas besoin du concours de puissances étrangères pour parvenir à régler leurs différends territoriaux. «La délimitation des frontières a commencé, même les travaux de démarcation sont en cours» s’était félicité Ilham Aliev. «Nos deux pays ont réussi à y parvenir sans aucun intermédiaire», avait-il insisté.
Malgré l’optimisme affiché par les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais quant à la perspective d'un traité de paix, les tensions frontalières ont néanmoins persisté ces derniers mois, avec des accrochages réguliers et parfois meurtriers.
Les deux ex-républiques soviétiques se sont combattues dans les années 1990 et en 2020 pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabagh. La Russie avait alors déployé une force de maintien de la paix, à l’issue du conflit de l’automne 2020 qui avait fait 6 500 morts en six semaines, afin de faire respecter les termes du cessez-le-feu et le retrait des troupes du Haut-Karabagh. L'enclave a finalement été reconquise en septembre 2023 par les forces de Bakou lors d'une offensive éclair.