Conférence en Suisse sur l'Ukraine : la diplomatie russe dénonce un «projet des démocrates américains»
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a qualifié ce 10 avril la conférence sur la paix en Ukraine, prévue en juin en Suisse, de « projet des démocrates américains». Plus tôt dans la journée, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, avait indiqué que les Russes «n’avaient pas prévu de venir».
«Derrière tout cela se trouvent les démocrates américains qui veulent des photos et des vidéos d'un tel événement pour signifier que leur projet "Ukraine" reste d'actualité», a taclé ce 10 avril Maria Zakharova, citée par l’agence TASS. La porte-parole de la diplomatie russe réagissait à l’annonce d’une conférence de paix pour l’Ukraine, prévue du 15 au 17 juin en Suisse.
Une manière de dénoncer les motivations électoralistes de l’administration Biden, à quelques mois d’une élection présidentielle qui s’annonce serrée contre Donald Trump. «Le fait qu'ils vont tuer des milliers d'Ukrainiens supplémentaires ne dérange personne», a-t-elle ajouté.
Ce 10 avril, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, avait rapporté que les Russes n’avaient «pas prévu de venir». Avant d’ajouter qu’un processus de paix ne pourrait pas se faire sans la Russie, même si elle ne sera pas là lors de la première rencontre.
«On peut se mettre d'accord sur comment on peut mieux inviter la Russie»
«Une paix ne peut pas être faite sans que toutes les parties au conflit soient toutes à bord», a-t-il poursuivi. «On peut se mettre d'accord sur comment on peut mieux inviter la Russie» à la suivante, a-t-il ajouté.
En janvier à Davos, celui-ci avait déjà déclaré : «Il nous faudra d'une manière ou d'une autre trouver un chemin pour inclure la Russie. Il n'y aura pas de paix sans que la Russie ait son mot à dire.»
Le ministre russe des Affaires étrangères avait rencontré son homologue suisse en janvier dernier à New York, en marge d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Selon des propos rapportés par Sergueï Lavrov, Ignazio Cassis avait déclaré que son pays pouvait jouer le rôle de médiateur dans le conflit ukrainien. Le ministre russe lui avait répondu que la Russie n’était plus en mesure de considérer la Suisse comme un pays neutre. Le pays a notamment tourné le dos à sa neutralité historique en suivant la politique de sanctions européennes contre Moscou.
Dès le mois d’août 2023 et les premiers travaux entourant le plan de paix de Volodymyr Zelensky, Moscou a prévenu qu'une paix dictée par Kiev serait inconcevable. Si elle se dit ouverte aux négociations, la Russie estime qu’un tel plan est inacceptable, tant il méprise les réalités du terrain, mais aussi les intérêts de la Russie et ceux de millions de russophones vivant sur le sol ukrainien.