Mercenaires en Ukraine : la Douma veut en appeler au Parlement français
Le président de la chambre basse du Parlement russe a annoncé ce 19 janvier qu’un appel au Parlement français, concernant la présence de combattants français en Ukraine, serait examiné. Le Quai d’Orsay a nié que des «mercenaires» français étaient présents en Ukraine, mais des réseaux de soutien à ces derniers sont pourtant actifs dans l’Hexagone.
«Lors de la prochaine session plénière de la Douma d’État, nous examinerons certainement l’appel au Parlement français», a annoncé ce 19 janvier le président de la chambre basse russe, Viatcheslav Volodine, sur sa chaîne Telegram.
«En France, l'activité mercenaire est interdite par la loi», a-t-il rappelé. «Compte tenu de cela, le sujet mérite d'être abordé par les députés de la Douma d'État à l'Assemblée nationale de la République française», a-t-il poursuivi. «Il y a différentes étapes dans l’histoire des relations entre nos pays. Il fut un temps où nos grands-pères et arrière-grands-pères se battaient ensemble contre le fascisme. Mais aujourd’hui, il s’avère que des mercenaires français meurent pour le régime nazi en Ukraine», a-t-il également déclaré.
La tension entre Paris et Moscou est montée le 18 janvier, le Quai d’Orsay accusant la Russie de «manipulation» au lendemain de l’annonce, par la Défense russe, d’une frappe de précision à Kharkov, «sur un point de déploiement temporaire de combattants étrangers» dont «le noyau était constitué de mercenaires français». Frappe qui, selon l’armée russe, aurait fait «plus de 60 morts et 20 blessés».
L’ambassadeur de France à Moscou a été convoqué au ministère russe des affaires étrangères le 19 janvier.
La France «n'a pas de "mercenaires"», affirme le Quai d’Orsay
La France «n'a pas de "mercenaires" ni en Ukraine ni ailleurs, contrairement à d'autres», a nié le 18 janvier le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant qu’il s'agissait «d'une nouvelle manipulation grossière russe». Dans la foulée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé la convocation de l’ambassadeur de France.
Certains réseaux sont pourtant actifs dans l’Hexagone. «Il n’y a pas eu de Français tués» à Kharkov, avait pour sa part affirmé sur LCI le blogueur Xavier Tytelman, qui organise le financement des combattants français. Il assure avoir «contacté tous les Français» dans «cinq groupes […] de la zone».
Le géopolitologue Xavier Moreau, fondateur du think tank Stratpol et présentateur de l’émission L’échiquier mondial sur RT, estimait le 17 janvier au soir à «quelques dizaines», voire «une centaine» les combattants français, selon lui moins nombreux que les Anglo-saxons ou que les Polonais.
Les volontaires français avaient d’ailleurs été durement touchés en mars 2022, quelques semaines après le début de l’offensive russe en Ukraine. L’armée russe avait revendiqué avoir éliminé «jusqu'à 180 mercenaires étrangers» lors d’une frappe sur une base militaire ukrainienne à proximité de la frontière polonaise. «J'ai des copains qui sont morts», déclarait juste après cette frappe un Gardois en sanglots dans une vidéo reprise par France Télévisions. Le média public relatait alors le périple de ce «volontaire» venu avec deux autres Français en Ukraine afin de rejoindre la «légion internationale».