«Avez-vous déjà été à Raqqa ?» : Poutine balaie les accusations des Occidentaux sur Boutcha
Le chef de l'Etat russe a fait un parallèle entre les accusations occidentales sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, et celles portant sur des présumés crimes de guerre russes à Boutcha, les qualifiant de «fausses informations».
Le chef de l'Etat russe, en déplacement au cosmodrome de Vostotchny, base russe de lancement d'engins spatiaux dans le sud-est de la Sibérie, répondait aux questions d'une journaliste lors d'une conférence de presse commune avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko.
Les armes chimiques en Syrie, c’était une fausse information. A Boutcha, c’est aussi une fausse information
Face aux accusations, Vladimir Poutine a comparé les accusations lancées contre le gouvernement de Bachar el-Assad sur son utilisation présumée d'armes chimiques en Syrie et celles portées à l'encontre de la Russie aujourd'hui. «Il n’y a pas eu un tel silence lorsque des provocations ont été mises en scène en Syrie, lorsqu’il a été dit que le gouvernement d’Assad utilisait des armes chimiques. Puis, il s’est avéré que c’était une fausse information. A Boutcha, c’est aussi une fausse information», a affirmé le chef de l'Etat russe.
Vladimir Poutine a également affirmé que son homologue biélorusse lui avait transmis des «documents» relatant les «conditions de l’organisation [...] de cette fausse information». Le président russe a précisé que ces informations avaient été obtenues par les services de renseignement biélorusses au moyen d'«interceptions» de communications ukrainiennes.
Avez-vous vu comment cette ville syrienne a été complètement anéantie, jusqu'au sol, par l’aviation américaine depuis le ciel ?
Avant ce propos, Vladimir Poutine avait évoqué les guerres en Syrie et en Afghanistan, dénonçant l'indignation toute relative des pays occidentaux face aux conséquences de leurs propres interventions militaires. Le président russe a ainsi rappelé les destructions provoquées par l'intervention des forces armées américaines dans les deux pays et fustigé le silence des médias occidentaux sur le sujet : «Avez-vous déjà été à Raqqa ? Avez-vous vu comment cette ville syrienne a été complètement anéantie, jusqu'au sol, par l’aviation américaine ? Il y avait vraiment des cadavres en décomposition dans les ruines pendant des mois.»
«Personne ne s’en est soucié, personne ne l’a même remarqué. Tout comme personne ne se souvient des centaines de civils tués en Afghanistan, alors que des centaines, plus d’une centaine de personnes ont été tuées d’un seul coup lors de mariages», a-t-il tancé.
Les autorités ukrainiennes et de nombreux pays occidentaux accusent la Russie d'être coupable des exactions survenues dans cette ville ukrainienne, dans le cadre de son offensive lancée fin février. Kiev estime que 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes à Boutcha.
De son côté, la Russie a multiplié les démentis catégoriques à propos des accusations portées contre elle concernant Boutcha : le ministère de la Défense, puis le ministère des Affaires étrangères avaient ainsi déjà évoqué des «fausses informations», avant que le président russe évoque une «provocation brutale et cynique du régime de Kiev» lors d'un échange avec le Premier ministre hongrois Victor Orban. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a maintenu cette position lors d'une interview sur LCI le 7 avril, qualifiant de «falsification» les images et vidéos soutenant les accusations qui visent la Russie.