«La Hongrie veut rester en dehors de cette guerre» : Orban rejette les demandes de Zelensky
- Avec AFP
Face à l'offensive russe menée depuis le 24 février, le président ukrainien a appelé Budapest à choisir «son camp» et à livrer des armes à Kiev. Le Premier ministre hongrois ne compte pas s'y résoudre, faisant valoir les intérêts de son pays.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, ciblé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message aux dirigeants de l'Union européenne, a «rejeté» le 25 mars les demandes de livraison d'armes et de sanctions plus dures contre la Russie, les jugeant «contraires aux intérêts» de son pays.
«La Hongrie veut rester en dehors de cette guerre et n'autorisera pas le transfert d'armes vers l'Ukraine», a réaffirmé le chef de gouvernement conservateur, selon des propos rapportés par le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs.
Depuis le déclenchement de l'opération militaire russe en Ukraine, Budapest, tout en accueillant des réfugiés, refuse d'envoyer de l'aide militaire et a interdit le transfert d'armes létales par son territoire.
Zelensky enjoint Orban à choisir son «camp»
«Ecoute, Viktor, sais-tu ce qui est train de se produire à Marioupol ?», a lancé Volodymyr Zelensky au dirigeant souverainiste de la Hongrie, pays qui a entretenu ces dernières années de bonnes relations avec Moscou tout en étant membre de l'Union européenne et de l'OTAN. «Tu dois décider une fois pour toutes dans quel camp tu es», a-t-il ajouté dans un appel vidéo diffusé le soir du 24 mars lors d'un sommet des 27 à Bruxelles.
Le président ukrainien a également appelé la Hongrie, très dépendante des ressources énergétiques russes selon l'AFP, à cesser tout commerce avec Moscou.
«Fermer les robinets de pétrole et de gaz reviendrait à faire payer aux familles hongroises le prix de la guerre», a réagi Zoltan Kovacs. «Nous ne pouvons nous le permettre», a-t-il souligné, alors que Viktor Orban se prépare aux élections du 3 avril.
Selon le chef de l'opposition Peter Marki-Zay, le discours de Volodymyr Zelensky montre «l'isolement» de Viktor Orban, vu «comme le dernier allié de [Vladimir] Poutine au sein de l'UE et de l'OTAN».
La vice-Première ministre ukrainienne accuse Budapest... de rêver d'annexer une région ukrainienne
Un peu plus tôt cette semaine, la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk avait accusé la Hongrie de «rêver secrètement» d'annexer la Transcarpatie, région de l'Ouest de l'Ukraine où vit une importante communauté magyarophone.
Coupé géographiquement du reste du pays par la partie orientale des Carpates, ce territoire était sous contrôle de Budapest jusqu'à la Première Guerre mondiale. Ballotté entre Etats, il a finalement intégré l'Ukraine devenue indépendante en 1991.
L'ambassade de Hongrie à Kiev a dénoncé des «accusations infondées et calomnieuses».