Ukraine : Poutine et Macron soulignent l'importance des accords de Minsk et du format Normandie
Les présidents russe et français ont évoqué, lors d'un entretien téléphonique, la crise en Ukraine et les tensions qui y sont liées. Les deux parties ont prôné le respect des accords de Minsk et la poursuite des discussions via le format Normandie.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine ont notamment abordé, lors d'un entretien téléphonique de plus d'une heure ce 28 janvier, les moyens de parvenir à une désescalade dans la crise ukrainienne.
Selon la présidence russe, qui a publié un communiqué dans l'après-midi, Vladimir Poutine a ainsi souligné «l’importance du strict respect par Kiev des dispositions du "paquet de mesures" de Minsk et d’autres accords, principalement sur l’établissement d’un dialogue direct avec [les républiques autoproclamées de] Donetsk et Lougansk» dans l'Est ukrainien. «Compte tenu des résultats de la réunion des conseillers politiques des dirigeants des quatre pays du "format Normandie", qui s’est tenue à Paris le 26 janvier, la volonté de poursuivre le travail commun de la Russie et de la France au sein de ce format a été confirmée», indique également le communiqué du Kremlin.
Le président Poutine n'a exprimé aucune intention offensive
Selon l'Elysée, cité par l'AFP, Emmanuel Macron a dit vouloir trouver les moyens d'une désescalade dans la crise ukrainienne en relançant notamment la mise en œuvre des accords de paix de Minsk de 2015 dans le cadre quadripartite du format Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine).
La conversation téléphonique entre les deux dirigeants a «permis de s'entendre sur la nécessité d'une désescalade», a souligné la présidence française. «Le président Poutine n'a exprimé aucune intention offensive [...]. Il a dit très clairement qu'il ne cherchait pas la confrontation», a-t-elle ajouté.
Sécurité en Europe : pour Poutine, l'Occident n'a pas tenu compte de «préoccupations fondamentales de la Russie»
La question plus large de la sécurité en Europe a été abordée lors de l'entretien entre les deux chefs d'Etat. D'après le Kremlin, le président russe a attiré l'attention sur le fait que «les réponses des Etats-Unis et de l’OTAN ne tenaient pas compte de préoccupations fondamentales de la Russie» – en référence aux propositions récemment formulées par Moscou à l'adresse de Washington et de l'Alliance militaire, qui visent à assurer la sécurité de la Russie et à parvenir à une désescalade sur le continent. Le communiqué évoque, au sujet de ces préoccupations russes : «Le caractère inadmissible de l’extension de l’OTAN, le renoncement à déployer des systèmes d’armes de frappe près des frontières russes, ainsi que le retour du potentiel militaire et de l’infrastructure de l’Alliance atlantique à leur position de 1997, année de signature de l’Acte fondateur sur les relations entre la Russie et l’OTAN».
Sur cette thématique, selon une source à l'Elysée de l'agence Reuters, Emmanuel Macron a de son côté déclaré lors de l'entretien téléphonique de ce 28 janvier : «Nous avons besoin que la Russie respecte la souveraineté des Etats.»
Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement. La Russie, de son côté, exprime ses craintes quant à sa sécurité, liée à l'extension de l'OTAN vers l'est et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à l'Ukraine, son voisin. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN des traités prévoyant un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide.
Poutine et Macron conviennent de «rester en contact étroit»
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont également abordé les enjeux sanitaires liés au Covid-19, la présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre de cette année, ou encore l'état des négociations autour de l’Accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien.
«Les présidents de la Russie et de la France ont convenu de rester en contact étroit», conclut le communiqué du Kremlin