Iran : Paris juge «incompréhensibles» les accusations d'espionnage contre Benjamin Brière
- Avec AFP
Les accusations d'«espionnage» formulées par Téhéran à l'encontre de Benjamin Brière – un Français détenu en Iran depuis un an – «sont incompréhensibles», a affirmé le ministère français des Affaires étrangères.
Détenu en Iran depuis mai 2020, le citoyen français Benjamin Brière, va être jugé pour «espionnage» et «propagande contre le système» politique de la République islamique, a fait savoir son avocat Saïd Dehghan, le 30 mai. Des charges qualifiées d'«incompréhensibles» un peu plus tard dans la soirée par le ministère français des Affaires étrangères, dans une communication transmise à l'AFP.
A l'issue de l'instruction, le parquet a «confirmé les poursuites et le procureur prépare l'acte d'accusation et l'envoie au tribunal révolutionnaire pour la poursuite du processus judiciaire», avait précisé Saïd Dehghan. L'espionnage, dans les cas les plus graves, est passible de la peine de mort en Iran, et la propagande contre le système de trois mois à un an de prison.
L'annonce du renvoi de Benjamin Brière en procès survient quelques jours après la publication par l'hebdomadaire français Le Point d'une lettre ouverte de sa sœur, qui appelait le président français Emmanuel Macron à obtenir la libération de ce trentenaire, emprisonné selon elle «sans fondement» et qui serait devenu un «instrument de négociations qui le dépassent».
Selon Saïd Dehghan, Benjamin Brière faisait l'objet de deux autres accusations qui n'ont finalement pas été retenues à l'issue de l'instruction : «corruption sur Terre», l'un des chefs d'accusation les plus graves du code pénal iranien, passible de la peine de mort, et «consommation d'alcool», passible d'une peine de flagellation.
Benjamin Brière, né en 1985, est accusé d'espionnage pour «des photographies de zones interdites» prises avec un drone dans un parc naturel en Iran, a précisé son avocat. Selon sa sœur, il a été arrêté alors qu'il traversait la République islamique d'Iran en touriste, à l'occasion d'un long voyage en van entamé en 2018.