Navalny : le directeur du FSB, des responsables russes et un institut sanctionnés par l'UE
Tandis que Moscou déplore avoir été mis de côté par Berlin dans le cadre de l'enquête sur l'empoisonnement présumé de Navalny, l'UE et Londres ont annoncé des sanctions contre le directeur du FSB, des responsables russes et un institut de recherche.
L'Union européenne (UE) a annoncé des sanctions contre plusieurs personnalités et une entité qu'elle juge responsables de l'empoisonnement présumé en Russie d'Alexeï Navalny. On retrouve notamment dans la liste des responsables sanctionnés le directeur du FSB Alexandre Bortnikov, mais aussi des membres du gouvernement, dont Andreï Iarine, chef de la direction des affaires intérieures de l'administration présidentielle, son adjoint Sergueï Kirienko, ou encore le vice-ministre de la Défense Pavel Popov.
Un institut de recherche, l’Institut d'Etat pour la recherche scientifique en chimie organique et en technologie (GosNIIOKhT), considéré comme le lieu de conception de l’agent neurotoxique Novitchok, a également été sanctionné. Cela signifie que les entreprises européennes ne pourront plus entretenir de relations avec cet organisme.
Selon l'agence de presse Tass, les restrictions impliquent une interdiction d'entrée sur le territoire européen, ainsi qu'un gel des avoirs financiers dans les banques européennes.
Fait notable, le Royaume-Uni, pourtant sorti de l'Union au terme de la saga du Brexit, a annoncé qu'il se joignait aux sanctions.
Par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, le Kremlin a déploré une décision qui «nuit aux relations» avec la Russie, et précisé que la réponse de Moscou serait «conforme aux intérêts de la Russie».
Une «coalition antirusse» pour Moscou
Le 7 octobre, les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne et de France avaient dénoncé, dans un communiqué commun, une «responsabilité et une implication» de la Russie dans la tentative d'«empoisonnement» de l'opposant russe. Cette accusation avait été formulée après que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait confirmé qu'Alexeï Navalny avait bien été empoisonné.
La Russie avait fustigé ces accusations. «Au lieu de coopérer dûment avec la Fédération de Russie afin d'éclaircir les circonstances de ce qui s'est passé avec ce blogueur, les gouvernements allemand et français sont passés à des menaces et des tentatives de chantage à notre égard», avait déclaré la diplomatie russe dans un communiqué. Elle avait qualifié cette déclaration d'«inacceptable par son contenu et sa tonalité», accusant Paris et Berlin de se placer ainsi «à la tête d'une coalition antirusse» qui serait en train de se former selon Moscou au sein de l'Union européenne.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait par ailleurs pointé du doigt, le 5 octobre, l'incohérence des résultats d'analyses fournies par les laboratoires allemands sur Alexeï Navalny. Moscou avait adressé une requête officielle de coopération à l'Allemagne, mais cette dernière est restée lettre morte.