Déversement de carburant en Arctique : malgré les efforts, la pollution continue sa progression
- Avec AFP
De fortes concentrations de produits pétroliers ont été retrouvées en aval des barrages flottants installés sur une rivière de l'Arctique russe touchée par une pollution sans précédent aux hydrocarbures, a annoncé lundi une responsable régionale.
Le 9 juin, le vice-ministre de l'Ecologie et de la Gestion de l'environnement de la région de Krasnoïarsk, Ioulia Goumeniouk, a déclaré que des traces de pollution avaient été trouvées dans le lac Piassino, non loin d'une centrale thermique sinistrée. «Derrière les barrages flottants, nous notons une grande concentration de produits pétroliers», a déclaré la responsable, dont les propos sont cités par l'agence de presse Interfax.
«C'est à dire que les barrages, selon nos évaluations, sont soit une mesure inefficace pour empêcher la pollution de l'eau, soit ont été installés trop tard et après le passage de l'essentiel de la nappe», a-t-elle ajouté.
Selon la fonctionnaire, les prélèvements font état de taux de pollution jusqu'à 116 fois supérieurs à la limite autorisée. Elle a précisé que des taux élevés de produits pétroliers avaient notamment été retrouvés au niveau du lac Piassino, dont les eaux s'écoulent dans le fleuve du même nom, très important pour la région.
Plus tôt, le gouverneur du territoire de Krasnoïarsk, Alexandre Ouss, a également rapporté aux journalistes que les produits pétroliers déversés à la suite de l'accident de la centrale thermique de Norilsk ont finalement été détectés dans le lac Piassino, un grand lac d'eau douce qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de Norilsk.
Le 29 mai, 21 000 tonnes de carburant contenues dans le réservoir d'une centrale thermique appartenant à une filiale du grand groupe minier russe Norilsk Nickel se sont déversées dans une rivière de l'Arctique et les terrains alentour après la rupture des piliers soutenant l'édifice. Le dégel du sous-sol fait figure de cause possible de cette catastrophe, que les organisations écologiques considèrent comme la pire ayant jamais touché cette région isolée.
Vendredi dernier, le ministère russe des Situations d'urgence avait annoncé que la progression de la pollution avait été «stoppée» par l'installation de barrages flottants, ajoutant que le pompage des hydrocarbures avait commencé.