Le père d'Assange : «Julian risque de mourir en prison pour avoir révélé la vérité»
Alors que le lanceur d'alerte est apparu très diminué lors de sa récente audience le 20 octobre à Londres, son père biologique John Shipton a exprimé sa vive inquiétude, déclarant notamment que son fils risquait de mourir en prison.
Le père du lanceur d'alerte Julian Assange, accusé d'espionnage par Washington et menacé d'extradition vers les Etats-Unis, a affirmé ce 8 novembre à Genève que son fils «risqu[ait] de mourir en prison».
John Shipton a déclaré à des journalistes qu'il avait vu son fils deux jours auparavant «pendant les deux heures auxquelles vous avez droit». «Julian risque de mourir en prison après neuf ans de persécution pour avoir révélé la vérité sur des crimes de guerre», a-t-il martelé.
«Son état d'esprit ne semble pas diminué, mais il est très maigre», a témoigné John Shipton. «Il s'est animé après une heure passée ensemble, mais quand vous arrivez, il a la tête baissée, tout à fait déprimé», a déploré le père d'Assange.
Il estime injuste le fait de condamner quelqu'un pour avoir révélé des crimes. «Dans tous les pays que je connais, en Suède, au Royaume-Uni, en Australie et aux Etats-Unis, c'est un crime de dissimuler des crimes», a-t-il déclaré. «Vous ne pouvez pas être jeté en prison pour les avoir dénoncés [...] C'est vraiment obscène», a accusé le père biologique de Julian Assange.
Le fondateur de WikiLeaks encourt une peine allant jusqu'à 175 ans d'emprisonnement aux Etats-Unis, qui lui reprochent d'avoir mis en danger des certaines de leurs sources au moment de la publication, en 2010, de 250 000 câbles diplomatiques et d'environ 500 000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Le 1er novembre, le rapporteur de l'ONU sur la torture, Nils Melzer, avait fait part de son inquiétude sur l'état de santé de Julian Assange, affirmant que «sa vie était désormais en danger».
Le fondateur australien de WikiLeaks est détenu dans une prison de Londres, depuis son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Equateur où il s'était réfugié en 2012 après qu'il a été lâché par le président équatorien Lenin Moreno, successeur de Rafael Correa qui lui avait accordé cet asile.
Le lanceur d'alerte bénéficie d'un large soutien international. Récemment, le 20 octobre, 120 français, dont un certain nombre de Gilets jaunes avaient fait le déplacement à Londres pour le soutenir lors de son audience devant le tribunal pour décider de son éventuelle remise en liberté provisoire. Le fondateur de WikiLeaks était alors apparu diminué devant le tribunal, où s'étaient rassemblés ses soutiens. Sa demande de reporter la date d'une prochaine audience sur son extradition vers les Etats-Unis, où il risque 175 ans de prison, avait été rejetée.
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