Micros cachés, retransmissions en direct : une société espagnole aurait espionné Assange pour la CIA
Visée par une enquête de la justice espagnole, l'entreprise Undercover Global SL aurait espionné Julian Assange pour le compte des Etats-Unis pendant qu'il était réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres.
Selon des révélations publiées le 27 septembre par le journal El País, la société espagnole Undercover Global SL – chargée de la protection de l'ambassade de l'Equateur à Londres lorsque Julian Assange y était réfugié de 2012 à 2019 – aurait espionné le fondateur de Wikileaks pour le compte des Etats-Unis.
Comme le rapporte le quotidien madrilène, l'entreprise, qui fait l'objet d'une enquête de la justice espagnole, aurait en effet installé des micros dans les extincteurs de l'ambassade ainsi que dans les toilettes des femmes, où les avocats de Julian Assange se réunissaient régulièrement par crainte d'être espionnés. La société aurait également installé un système permettant à Washington de suivre tous les enregistrements en direct, précise l'AFP.
«David Morales, le gérant de la société, aurait remis à la CIA [des contenus] audio et vidéo [concernant] des réunions qu'Assange aurait eues avec ses avocats et ses collaborateurs», affirme El País, précisant que l'homme d'affaires aurait créé de premiers contacts avec les Etats-Unis en 2015. «Alors que David Morales était embauché par les services de renseignement équatoriens, il a demandé à plusieurs reprises à ses employés de garder secrète sa relation avec les services de renseignement américains», ajoute le journal espagnol.
Les Etats-Unis auraient par exemple été informés au mois de décembre 2017 d'une réunion entre Assange et le chef des services secrets équatoriens afin d'organiser son transfert vers un autre pays grâce à un passeport diplomatique.
Réfugié pendant près de sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il a bénéficié de l'asile politique, Julian Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l'aval de Quito. Il a été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.
Julian #Assange risque une peine de prison de 170 ans aux #EtatsUnis 🇺🇸#JulianAssange#WikiLeaks
— RT France (@RTenfrancais) May 24, 2019
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Ce 28 septembre, un rassemblement en soutien au fondateur de Wikileaks est prévu devant la prison Belmarsh, les organisateurs ayant organisé une cérémonie de remise de prix pour rendre hommage à Julian Assange juste avant la manifestation. Comme le rapporte l'AFP, le lanceur d'alerte australien recevra le Prix «Gavin MacFadyen» pour son «courage extraordinaire et sacrifice de soi au service de la vérité». Le prix sera décerné à John Pilger au nom de Julian Assange.