La Russie interdit les Témoins de Jéhovah pour «extrémisme», Bruxelles proteste
Qualifiant le groupe religieux controversé d’«organisation extrémiste», la justice russe a ordonné la dissolution de ses branches locales et la confiscation de leurs biens. La décision a été critiquée par l’Union européenne.
Le 20 avril, la Cour suprême de Russie a ordonné la dissolution des 395 branches locales des Témoins de Jéhovah.
Qualifiée d'«organisation extrémiste» par la Cour, le groupe religieux, qui revendique 175 000 membres en Russie, verra ses biens confisqués.
Le ministère russe de la Justice, à l'origine des poursuites, accuse notamment l’organisation de constituer «une menace pour les droits des citoyens, pour l'ordre public et pour la sécurité de la société», mais aussi «pour la santé».
Pour illustrer ce dernier point, Svetlana Borisova, représentante du ministère de la Justice, a cité l'un des préceptes de l'organisation : l'interdiction totale des transfusions sanguines. Elle a donné l'exemple d'un couple de croyants qui avaient refusé une telle procédure à leur enfant, mettant ainsi sa vie en danger.
La représentante, citée par l'agence de presse russe RIA Novosti, a ajouté avoir présenté, durant les audiences, de nombreuses brochures de l’organisation contenant des positions jugées «extrémistes».
#Russie : une région bannit l'avortement pour un jour en hommage au «massacre des Innocents» bibliquehttps://t.co/yKMFWq1t2qpic.twitter.com/lU3PDsUkbf
— RT France (@RTenfrancais) 12 janvier 2017
Les Témoins de Jéhovah, qui nient les accusations, ont annoncé qu’ils feraient appel de la décision. Ils envisagent également un recours, si nécessaire, devant la Cour européenne des droits de l’Homme.
De son côté, le Service européen pour l'action extérieure, un organe de l’Union européenne, a dénoncé la décision russe dans un communiqué, assurant que les Témoins de Jéhovah devaient pouvoir «bénéficier de la liberté de rassemblement» et que Bruxelles encourageait la «liberté de religion».
#EU4HumanRightshttps://t.co/eGeeSa4AJC
— EU External Action (@eu_eeas) 21 avril 2017
Si la décision de la Cour suprême russe est confirmée en appel, les responsables de l’organisation risquent des peines de prison de deux à six ans s’ils continuent à opérer.