Washington pense à bombarder la Libye, où Daesh atteint les 5 000 combattants
Alors que le nombre de djihadistes de l’Etat islamique baisse drastiquement en Irak et en Syrie, la Libye, déchirée par le chaos, devient un nouvel eldorado pour ceux-ci, amenant les Etats-Unis à considérer une nouvelle action militaire.
Le Département de la Défense des Etats-Unis a indiqué que le nombre de terroristes de Daesh en Irak et en Syrie se situait désormais entre 19 000 et 25 000, alors qu’il était de 30 000 lors du dernier décompte. Mais les officiels américains ont également annoncé un afflux massif vers la Libye, où le nombre de combattants atteindrait désormais 5 000, soit le double du précédent bilan.
Les #EtatsUnis s'attribuent le recul de #Daesh en Irak et en Syrie https://t.co/DWjiB0aTP6pic.twitter.com/ASI7ohJ3rb
— RT France (@RTenfrancais) 5 Février 2016
Du côté de la Maison Blanche, cette progression fulgurante de Daesh, qui s’est emparé de la ville de Syrte et de larges pans de la côte méditerranéenne, inquiète. Le président Barack Obama fait ainsi face à de nombreux appels à une nouvelle intervention militaire dans le pays. Le secrétaire d’Etat John Kerry a d’ailleurs fait remarquer, jeudi : «La dernière chose au monde que l’on veut, c’est un faux califat qui a accès à des milliard de dollars de revenus pétroliers.»
La coalition internationale va bombarder pour sortir du chaos créé par des bombardements
Ancien employé de la CIA travaillant aujourd’hui pour le groupe de renseignement The Soufan Group, Patrick Skinner a relevé l’ironie de la situation. Il a ainsi déclaré à l’agence de presse française AFP que «la coalition internationale va bombarder pour sortir du chaos créé par des bombardements», faisant référence à l’intervention militaire de l’OTAN en 2011.
Une coalition composée notamment de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis avait alors mené une campagne de frappes aériennes, aboutissant au renversement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Depuis lors, le pouvoir est vacant et différents groupes, dont Daesh, sont en progression dans le pays. Deux gouvernements rivaux, l'un situé à Tobrouk et reconnu internationalement, l'autre autoproclamé à Tripoli, se disputent le pouvoir, chacun étant soutenu par des tribus et des milices.
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Malgré un accord parrainé par l'ONU sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale, les autorités libyennes désunies peinent à enrayer la montée des groupes djihadistes sur le territoire.
La semaine prochaine, les ministres de la Défense de l’OTAN se rencontreront à Bruxelles afin d’évaluer la campagne menée par les Etats-Unis contre Daesh en Syrie et en Irak, afin d’évaluer ses résultats et d’évoquer des possibilités de l’intensifier.
Patrick Skinner, lui, conclut : «Quelque chose doit être fait. Mais l’horrible réalité c’est : quel est ce quelque chose ?»