Quelles sont les forces en présence en Libye ?
Malgré le récent accord onusien scellé entre les gouvernements de Tripoli et de Tobrouk, la crise libyenne est loin d'être terminée en raison de la pluralité des groupes armés. Daesh constitue, entre autre, l'un des plus grands périls pour la Libye.
Les forces du gouvernement de Tobrouk
A la tête de l'armée nationale libyenne (ANIL), se trouve le très controversé général Khalifa Haftar. Ancien militaire du régime de Kadhafi, ce dernier avait fait défection lors du soulèvement de Benghazi en février 2011. En 2014, le général libyen mène une offensive contre des islamistes de Benghazi. Fort du succès de sa campagne militaire, il poursuit ses opérations vers l’ouest et permet au gouvernement de Tobrouk d’asseoir son autorité sur près de la moitié du pays.
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Fajr Libya (aube libyenne) :
Fajr libya est une coalition composée d'une pluralité de milices d'obédience islamiste. Celle-ci a également joué un rôle important dans la chute de l'ancien leader libyen. En août 2014, ses combattants prennent le contrôle de la capitale Tripoli, expulsant ainsi les milices rivales de la ville de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli). Grâce à son expansion territoriale, l'organisation armée désormais incontournable est devenu le bras armé du gouvernement siégeant à Tripoli.
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Daesh :
Daesh a réussi son ancrage territorial en 2014 à la faveur du désordre politique et sécuritaire qui règnent toujours dans le pays. Depuis, l'organisation terroriste n'a jamais cessé de progresser vers l'intérieur. En février, elle attaque la ville de Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et parvient à en prendre le contrôle quatre mois plus tard. Elle se sert de ce nouveau bastion pour organiser des attaques dans d'autres localités comme à Derna ou à Benghazi. Fin 2015, le groupe tente d'élargir sa zone d'influence vers Ajdabiya, important centre pétrolier situé à 350 km au sud de Syrte contrôlé par les forces du gouvernement de Tobrouk.
Tribu Toubou / Touaregs :
Loin de la capitale Tripoli (1000 km au sud), une autre guerre peu médiatisée met en prise deux peuples qui cohabitaient en paix dans la Libye de Kadhafi. Depuis août 2014, des violences ont secoué l'Oasis d'Oubari, territoire majoritairement occupés par les Touaregs mais où l'influence Toubou est très présente. Dès lors, le conflit s'enlise et est marqué par plusieurs affrontements entre les deux tribus sans que les véritables causes soient établies. De leurs côtés, les protagonistes d'une guerre qui ne dit pas son nom dénoncent l'implication d’une «cinquième colonne». Dans l'actuelle Libye au bord de l'implosion, les Touaregs sont pour la plupart alliés au camp de Tripoli alors que les Toubous peuvent compter sur l’aide du gouvernement de Tobrouk. Néanmoins, on retrouve dans chaque camp des anciens anti et pro Kadhafi.
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Autres groupes armés :
Soutenu par Fajr Libya, le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi est une coalition de milices islamistes et radicales qui s'opposent aux forces du général Haftar. Il regroupe par ailleurs la milice Bouclier de Libye, les «Brigades» des martyrs du 17-Février, Rafallah al-Sahati et Ansar Asharia. Cette dernière, branche libyenne d'Al-Qaïda comptent des combattants présents à Syrte, Sabratha ou encore Derna.
La réaction sur le terrain de ces groupes satellites au récent accord d'union nationale entre les autorités de Tripoli et de Tobrouk demeure pour l'heure une parfaite inconnue.