Les Palestiniens commémorent le 77ᵉ anniversaire de la «Nakba», tandis qu’une nouvelle «Nakba» se déroule à Gaza

Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés hier, 14 mai, devant le tombeau du défunt président palestinien, Yasser Arafat, pour commémorer le 77ᵉ anniversaire de la Nakba. Cette date marque la destruction de centaines de villages et l’exode de plus de 700 mille Palestiniens après la proclamation de l’État d’Israël, le 14 mai 1948.
Une sirène d’alerte aérienne a retenti hier, 14 mai, dans plusieurs villes palestiniennes durant 77 secondes, marquant ainsi la 77ᵉ commémoration de la Nakba.
Il s’agit d’un terme arabe synonyme de « catastrophe », en référence à la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai 1948 et à l’exode de plus de 700 mille Palestiniens fuyant les exactions commises par les milices israéliennes, qui ont détruit des centaines de villages palestiniens.
Selon l’agence de presse Wafa, des milliers de Palestiniens ont participé aux commémorations de cette date en se rassemblant devant le tombeau de l’ancien président palestinien, Yasser Arafat, à Ramallah.
Les participants à ce rassemblement ont ensuite marché jusqu’à la place Al-Manara. Au cours du rassemblement, le drapeau palestinien, des bannières noires et les clés du retour ont été brandis.
Le vice-président du Mouvement Fatah et membre du Comité central, Mahmoud Al-Aloul, a prononcé un discours au nom du président palestinien, Mahmoud Abbas, rappelant que la Nakba « est le plus grand crime commis dans l’histoire, en raison de l’ampleur et de la gravité des massacres perpétrés contre notre peuple. Des villages ont été anéantis, et une grande partie de la population a été déplacée à l’intérieur comme à l’extérieur de la patrie ».
Une souffrance prolongée par les exactions israéliennes à Gaza
« Nous commémorons cet anniversaire dans des circonstances difficiles. Une catastrophe plus grave et plus douloureuse est actuellement vécue par notre peuple dans la bande de Gaza, où l’occupation fauche la vie des enfants et des femmes, perpètre des massacres, impose un siège et affame la population », a déclaré Al-Aloul.
Le vice-président du Mouvement Fatah a ajouté que la Cisjordanie se trouve aujourd’hui la cible des massacres, étendus depuis Gaza et commis par les forces d’occupation.
« Les massacres s’étendent aux gouvernorats de Cisjordanie, et les colons sèment la terreur contre les citoyens, leurs terres, ainsi que les lieux saints islamiques et chrétiens, sous la protection des forces d’occupation. S’ajoute à cela la torture des prisonniers, qui a entraîné le martyre de dizaines d’entre eux dans les prisons de l’occupation », a-t-il indiqué.
Une guerre d’extermination au vu et au su du monde
Dans un communiqué publié le même jour à l’occasion de la commémoration du 77ᵉ anniversaire de la Nakba, le Conseil national palestinien a dénoncé une guerre d’extermination et une politique de déplacement forcé pratiquées par le gouvernement d’occupation israélien au vu et au su du monde.
« Depuis 19 mois, nous vivons un chapitre plus sanglant et criminel que la Nakba dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, où des massacres et des nettoyages ethniques sont perpétrés avec les armes les plus horribles et les plus destructrices, au milieu du silence et des témoignages internationaux, et d'une position qui assimile la victime au bourreau », peut-on lire dans le communiqué du Conseil national palestinien publié par l’agence Wafa.