Les Houthis frappent Haïfa malgré les raids américains

Les Houthis ont revendiqué des frappes sur la ville israélienne de Haïfa, dans le nord du pays. Tsahal a intercepté des missiles mais des débris ont blessé trois personnes. Le mouvement yéménite, malgré les raids américains qui se sont intensifiés, continuent ses opérations contre l'État hébreu.

Dans la nuit du 22 au 23 avril 2025, les Houthis, mouvement rebelle yéménite soutenu par l’Iran, ont revendiqué une frappe audacieuse sur Haïfa, dans le nord d’Israël, défiant les intenses bombardements américains au Yémen.

Cette attaque, menée avec un missile balistique et des drones, a visé des infrastructures portuaires, selon les déclarations du porte-parole houthi Yahya Saree. L’armée israélienne a confirmé l’interception d’un missile au-dessus de la mer Rouge, mais des débris ont endommagé une zone résidentielle, blessant trois personnes.

316 Yéménites tués dans les raids américains

Cette frappe, la première sur Haïfa depuis décembre 2024, illustre la résilience des Houthis face à l’opération baptisée « Rough Rider » lancée par les États-Unis le 15 mars. Depuis un mois, Washington a intensifié ses raids aériens, visant plus de 400 cibles houthies – radars, sites de missiles et dépôts de drones – pour stopper leurs attaques en mer Rouge et contre Israël.

Ces opérations, les plus importantes de la présidence Trump au Moyen-Orient, ont coûté 200 millions de dollars en munitions et tué au moins 316 personnes, dont des civils. Malgré ces frappes, les Houthis, aguerris par des années de conflit contre une coalition saoudienne, continuent leurs opérations.

Leur chef, Abdul-Malik al-Houthi, a proclamé le 18 avril : « Les bombardements américains n’arrêteront pas nos missiles vers Israël tant que Gaza souffre. » L’attaque sur Haïfa répond à la reprise du blocus humanitaire israélien à Gaza le 2 mars, après l’échec d’un cessez-le-feu.

Les Houthis, revendiquant leur solidarité avec les Palestiniens, ont relancé leurs offensives, perturbant 70 % du trafic maritime en mer Rouge et forçant les navires à contourner l’Afrique. Leur capacité à frapper à 2 000 km de distance, malgré les raids, repose sur des bunkers souterrains et un soutien iranien en expertise et pièces détachées. Cette persistance met en lumière les limites de la stratégie américaine, qui, selon des experts, nécessiterait une offensive terrestre pour neutraliser durablement le groupe.