Israël souffle sur les divisions communautaires en Syrie

Israël souffle sur les divisions communautaires en Syrie© Getty Images
Armée israélienne dans le Golan syrien.
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Druzes, chrétiens ou encore Kurdes : les Israéliens soufflent sur les divisions communautaires en Syrie pour avancer leurs pions dans le Golan occupé. Les autorités de l'État hébreu profitent du chaos latent sur le territoire syrien pour traiter avec les minorités religieuses.

Depuis l’effondrement du gouvernement Assad, Israël perçoit dans les divisions politiques et religieuses qui secouent la Syrie une chance d’avancer ses objectifs géostratégiques et de favoriser un scénario menant à l’éclatement du pays.

À la suite d’affrontements survenus dans la périphérie de Damas, à Jaramana, une zone majoritairement habitée par des druzes et des chrétiens, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis une intervention d’Israël pour protéger les druzes en cas d’attaques de la part des forces gouvernementales.

Tel Aviv s'engage «auprès de [ses] frères druzes en Israël à faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que leurs frères druzes en Syrie ne subissent des préjudices», a de son côté souligné le ministre de la Défense, Israël Katz.

Une stratégie qui remonte à la Première Guerre mondiale

Cette prise de position a été formulée peu après que Benjamin Netanyahou a exigé une démilitarisation totale du sud de la Syrie, région où vivent de nombreux druzes syriens. «Nous exigeons la démilitarisation complète du sud de la Syrie dans les provinces de Qouneitra, Deraa et Soueida des forces du nouveau régime. De même, nous ne tolérerons aucune menace contre la communauté druze dans le sud de la Syrie», a-t-il affirmé. Le 9 mars, Israël Katz a franchi une étape supplémentaire en annonçant que les druzes pourraient accéder au plateau du Golan occupé pour y travailler.

Par ailleurs, les dirigeants israéliens ont réitéré leur appui aux Kurdes de Syrie. En décembre, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a souligné que la communauté internationale devait les protéger des offensives turques, déclarant : «C’est un engagement de la communauté internationale envers ceux qui se sont battus courageusement contre [le groupe État islamique]. C’est aussi un engagement pour l’avenir de la Syrie, car les Kurdes sont une force stabilisatrice dans ce pays.»

De son côté, Ilham Ahmed, coprésidente de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, a confié aux médias israéliens : «La sécurité des zones frontalières en Syrie exige que tout le monde s’engage dans la solution, et Israël est l’une des parties à cette solution. Son rôle sera très important, c’est pourquoi il est très important d’avoir une discussion avec Israël à ce moment-là.»

Pour Israël, une Syrie fragmentée, tout comme les autres États arabes voisins, représenterait un avantage stratégique majeur. Une telle situation affaiblirait durablement les pays limitrophes tout en éliminant, dans le cas syrien, toute autorité légitime capable de s’opposer à l’annexion illégale du plateau du Golan. Cette stratégie n’a rien d’inédit : après la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne et la France ont elles aussi exploité les divisions entre minorités pour morceler les sociétés arabes et asseoir leur domination.

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