Actifs russes gelés : Macron charge le gouvernement d'évaluer les risques d'une saisie d'actifs

Les autorités françaises s'opposent désormais à l'idée de confisquer les avoirs russes gelés. Mais les possibilités associées à cette idée continuent d'être étudiées. Macron a chargé le ministre des finances de le faire et d'évaluer les risques, a déclaré Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français, à Sud Radio.
Le président français Emmanuel Macron a chargé le ministère des Finances du pays d'étudier les conséquences d'une éventuelle saisie des avoirs russes, bien que le gouvernement français n'y soit pas favorable pour l'instant. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français, a déclaré à Sud Radio le 12 mars.
"Non, le gouvernement ne soutient pas la saisie des avoirs russes" annonce @sophieprimaspic.twitter.com/baDrg0BPot
— Sud Radio (@SudRadio) March 12, 2025
«Non, pas pour l'instant. On a peur des effets systémiques», a répondu Sophie Primas à la question de l'animateur qui souhaitait savoir si le gouvernement soutenait le désinvestissement. Elle a également expliqué que la France et d'autres pays européens détenaient les actifs de plusieurs États.
«Que peuvent imaginer ces pays-là si nous saisissons des avoirs russes à l'inverse du droit international ?», s'est interrogée la porte-parole.
Mais malgré les arguments fournis, Primas a déclaré que le président Emmanuel Macron avait chargé le ministre de l'économie «d'étudier plus en profondeur les conséquences d'une telle décision».
«Évidemment, c'est très tentant. <...> On a 230 milliards qui sont là. Le sujet, c'est quels sont les effets systémiques sur l'économie. Ça demande à être regardé», a expliqué Primas.
Le 4 mars, le ministre de l'économie Éric Lombard avait déjà déclaré que la France était opposée à l'augmentation du budget de la défense au détriment des avoirs russes gelés.
«Ces avoirs ne peuvent pas être capturés parce que ce serait un acte contraire aux accord internationaux», a-t-il déclaré sur Franceinfo.
Utilisation des avoirs russes gelés : “Ces avoirs ne peuvent pas être capturés parce que ce serait un acte contraire aux accord internationaux”, indique Éric Lombard, ministre de l'Économie pic.twitter.com/wRpXARWJXE
— franceinfo (@franceinfo) March 4, 2025
Depuis l'escalade du conflit en Ukraine, l'Union européenne a gelé un peu moins de 300 milliards de dollars d'actifs russes. Sur ces fonds, environ 213 milliards de dollars sont détenus par Euroclear à Bruxelles. Si certains pays, comme la Pologne et les États baltes, sont favorables au transfert de ces fonds vers l'Ukraine, plusieurs États membres s'y opposent fermement.
Néanmoins, le 1er mars, à la suite d'une altercation entre Trump et Zelensky à la Maison Blanche, l'Ukraine et le Royaume-Uni ont signé un accord de prêt de 2,26 milliards de livres sterling (3,2 milliards de dollars). Le prêt, d'une durée de 30 ans, sera négocié et remboursé à partir des bénéfices des actifs russes gelés. Plus tard, l'ancien Premier ministre britannique Rishi Sunak a déclaré que l'Occident avait le «devoir moral» de saisir les actifs russes pour aider l'Ukraine.