«Jolani nous verra chaque matin depuis le palais présidentiel à Damas», avertit Israël

Le ministre israélien de la Défense a fait savoir que les troupes de Tsahal ne quitteraient pas le territoire syrien et qu'elles resteraient pour une durée indéterminée. Israël Katz a indiqué qu'il se méfiait des nouveaux maîtres de Damas depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier.
Le 11 mars, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, s’est rendu dans les positions occupées par les forces de Tsahal au sommet du mont Hermon, point culminant de la zone tampon située à la frontière entre la Syrie et le plateau du Golan, sous contrôle illégal israélien depuis 1967. L’objectif affiché était de réaffirmer la présence militaire israélienne dans cette zone contestée, face aux bouleversements politiques et sécuritaires en Syrie voisine.
Lors de cette visite, le ministre Katz a tenu des propos fermes, soulignant la vigilance et la détermination d’Israël à maintenir une posture défensive et offensive face aux potentielles menaces émanant de Damas. «Chaque matin, lorsque Jolaní ouvrira les yeux au palais présidentiel à Damas, il verra Tsahal l'observer depuis les hauteurs de l'Hermon et se souviendra que nous sommes ici, et dans toutes les zones de sécurité du sud de la Syrie, pour protéger les habitants du Golan et de la Galilée contre toute menace venant de lui et de ses amis djihadistes», a-t-il déclaré.
Israël ne quittera pas la Syrie
Cette rhétorique illustre la perception israélienne d’un risque persistant, lié aux groupes armés islamistes opérant en Syrie, malgré la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024.
Israël Katz a également insisté sur la stratégie à long terme de Tsahal dans la région. «Tsahal se prépare à rester en Syrie pour une durée indéterminée», a-t-il affirmé, précisant que les forces israéliennes maintiendraient leur présence non seulement dans la zone de sécurité établie au sud de la Syrie, mais également sur les hauteurs stratégiques du mont Hermon, qui offrent un point d’observation privilégié sur le territoire syrien.
«Nous nous assurerons que toute la zone de sécurité dans le sud de la Syrie reste démilitarisée et libre d’armes et de menaces, tout en protégeant également la sécurité des Druzes dans la région», a-t-il ajouté, mettant en avant un double objectif : neutraliser les risques militaires tout en cherchant à rassurer les populations locales, notamment la communauté druze du Golan et des zones frontalières syriennes, souvent prise entre deux feux.
Le ministre a par ailleurs évoqué des actions militaires récentes pour appuyer ses déclarations. «Hier soir, nous avons agi avec force contre des cibles militaires et frappé plus de 40 objectifs dans le sud de la Syrie pour mettre en œuvre la politique que nous avons annoncée et prévenue, et pour déjouer les menaces contre l’État d’Israël», a-t-il révélé, faisant référence à des frappes aériennes ciblées menées par l’aviation israélienne. Ces opérations, qui visaient des infrastructures militaires et des dépôts d’armes, s’inscrivent dans une campagne plus large visant à empêcher toute reconstitution d’une présence hostile près des frontières israéliennes, en particulier depuis l’effondrement de l’autorité centrale syrienne.