Arrestation du président Yoon : les enquêteurs veulent une prolongation du mandat, la police évoque un «litige juridique»
Le Bureau d’enquête sud-coréen sur la corruption des hautes personnalités (CIO) a déclaré ce 6 janvier avoir demandé une prolongation du mandat d’arrêt à l’encontre du président Yoon Seok-yeol. Sommé d’appliquer ce mandat, la police sud-coréenne a pointé du doigt «un litige juridique» concernant la lettre que lui a adressée le CIO.
Le mandat d’arrêt à l’encontre de Yoon Seok-yeol, à la suite de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, expirait ce 6 janvier à minuit (18h, heure de Moscou). Plus tôt dans la journée, le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités avait annoncé qu’il demanderait la prorogation de ce mandat délivré le 31 décembre par un tribunal de Séoul.
«Nous comptons demander une prolongation aujourd’hui, ce qui nécessite d’indiquer les raisons du dépassement du délai standard de sept jours», a déclaré à la presse le directeur adjoint du CIO, Lee Jae-seung. Celui-ci a par ailleurs fait savoir que le CIO avait adressé le 4 janvier une lettre au président par intérim Choi Sang-mok «pour exiger la coopération du Service de sécurité présidentiel au sujet du mandat», sans obtenir de réponse.
Un service de sécurité présidentiel (PSS) qui avait empêché l’arrestation du président déchu, le 3 janvier, s’opposant plusieurs heures durant aux fonctionnaires du CIO et de la police qui étaient entrés dans sa résidence officielle à Séoul. Depuis, le PSS a brandi la menace de déposer plainte pour «intrusion non autorisée» dans la résidence présidentielle. Son chef, Park Chong-jun, ainsi que son adjoint Kim Seong-hoon, sont dorénavant poursuivis pour leur obstruction, a rapporté l’agence de presse Yonhap.
Selon la même source, le CIO a également adressé le 5 janvier une lettre à la police afin qu’elle exécute le mandat d’arrestation. Une demande, pour l’heure, rejetée par la police. «Suite à un examen juridique interne, nous avons déterminé que la lettre officielle du CIO sur l'ordre d'exécution posait un litige juridique», a déclaré ce 6 janvier à la presse un haut responsable de la police, Baek Dong-heum, cité par Yonhap. «Nous continuerons de consulter le CIO concernant l'exécution du mandat de détention», a-t-il assuré.
Yoon Seok-yeol a été suspendu de ses fonctions de président suite à l'adoption par le Parlement d'une motion de destitution le 14 décembre, quelques jours après sa tentative ratée d’imposée la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre. Yoon rejette les accusations de rébellion et d’abus de pouvoir portées à son encontre et avait assuré le 12 décembre qu’il se «battrait jusqu’au bout». Son ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, qui avait démissionné dans la foulée de la levée de l’état d’exception, a déjà été arrêté.