Vague d'explosions au Liban : le chef de l'ONU appelle à ne pas transformer «les objets civils» en armes
Au lendemain des explosions de bipeurs du Hezbollah qui a fait 12 morts et des milliers de blessés, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a averti que les objets civils ne devaient pas être transformés en armes. Une déclaration survenue peu avant la deuxième série d'explosions, signalées ce 18 septembre, faisant au moins neuf morts et 300 blessés.
«Les objets civils ne doivent pas être transformés en armes», a insisté ce 18 septembre le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, au lendemain de l'attaque fatale aux bipeurs contre les membres du mouvement Hezbollah au Liban et peu de temps avant la nouvelle vague d'explosions de talkie-walkies qui a fait au moins neuf morts et 300 blessés dans la journée.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, à la demande de l'Algérie, doit se réunit le 20 septembre pour évoquer ces explosions meurtrières de bipeurs et de talkies-walkies du Hezbollah au Liban, a annoncé la présidence slovène du Conseil.
«Il est très important qu'il y ait un contrôle efficace des objets civils, de ne pas les transformer en armes. Cela devrait être une règle pour tous à travers le monde, que les gouvernements devraient être capables d'appliquer», a déclaré Antonio Guterres lors d'un point presse peu de temps avant la deuxième série d'explosions.
Une attaque en prévision d'une opération terrestre ?
Interrogé sur les explosions simultanées de bipeurs de la veille, qui ont fait 12 morts et près de 2 800 blessés, selon le ministère libanais de la Santé, le patron de l'ONU a qualifié cet événement de «particulièrement grave», soulignant que ce n'était pas uniquement en raison du nombre de victimes.
«La logique derrière l'explosion de ces appareils est de faire une frappe préventive avant une opération militaire majeure. Alors, aussi important l'événement soit-il en lui-même, c'est un signe qui confirme qu'il y a un grave risque d'escalade au Liban», a-t-il ajouté. «Tout doit être fait pour éviter cette escalade», a-t-il conclu.
La tension monte depuis des mois entre Israël et le Hezbollah, sur fond de conflit à Gaza et d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise. L'État hébreu a fait planer à plusieurs reprises la menace d'une intervention au sol si le Hezbollah ne cessait pas ses tirs de roquettes contre le nord d'Israël.
Cette attaque coordonnée, imputée à Israël par le Hezbollah – ainsi que par les autorités iraniennes et irakiennes –, a également été condamnée par les diplomaties russe et européenne qui redoutent une escalade des tensions au Moyen-Orient. Les autorités israéliennes n'ont pour l'heure pas commenté ces explosions.