Pour Sergueï Lavrov, «Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah»
Lors d'un entretien, le chef de la diplomatie russe a livré son analyse sur la situation au Proche-Orient, en insistant sur le fait qu'«Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah». Selon Sergueï Lavrov, ces deux mouvements font partie respectivement du peuple palestinien et du peuple libanais.
A rebours des positions occidentales sur le conflit au Proche-Orient, le chef de la diplomatie russe a donné une grille de lecture sur le conflit à Gaza et la guerre qu'Israël mène contre le Hamas et le Hezbollah
Dans un entretien accordé à la chaîne arabe de Russia Today le 31 août, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé qu' «Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah», et devait chercher des alternatives pour une solution pacifique à la guerre de Gaza.
«Israël intensifie le recours à la force contre ceux qu'il considère comme radicaux en termes d'extrémisme, tels que le Hezbollah et le Hamas, qu'Israël s'est juré d'éliminer», a souligné le ministre russe des Affaires étrangères. Selon lui, «cela ne peut être réalisé car le Hamas fait partie du peuple palestinien, tout comme le Hezbollah fait partie du peuple libanais».
La Russie, acteur pragmatique au Moyen-Orient
«Dans nos communications avec nos collègues israéliens, nous nous efforçons toujours de faire comprendre qu'il est inutile de résoudre les problèmes en recourant à la force sans proposer d'autres solutions», a-t-il ajouté. Avant d'affirmer : «Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah».
Au mois de juin dernier, lors de sa participation au forum «Conférences Primakov» dans la capitale russe, Sergueï Lavrov avait notamment insisté sur le fait que ce qui se passe dans la bande de Gaza et dans toute la Palestine est un «désastre», appelant la communauté internationale à attirer l’attention d’Israël sur les dangers d’une guerre qui s’étend au Liban. «La guerre israélienne a d'abord été déclarée à Gaza, mais ils (les Israéliens) ne sont pas moins violents en Cisjordanie, et cette violence a également été provoquée par les colons», avait-il souligné.
La Russie a exprimé à maintes reprises son refus d'une escalade supplémentaire dans le conflit israélo-palestinien et d'une extension des combats à d'autres pays de la région, notamment le Liban.
Fidèle à sa position mesurée au Moyen-Orient, Moscou parle aussi bien avec les Iraniens qu'avec les Israéliens, reçoit des délégations du Hamas et du Hezbollah, entretient d'excellentes relations avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis et a des liens historiques avec l'Egypte.