Gaza : Tsahal redouble ses bombardements, nouvel exode de Palestiniens dans le sud

Gaza : Tsahal redouble ses bombardements, nouvel exode de Palestiniens dans le sud© UNRWA
Des familles palestiniennes fuient les bombardements à Khan Younès.
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L’armée israélienne a intensifié ses bombardements ce 3 juillet alors que le chaos et la panique se répandent dans le sud de Gaza, où quelque 250 000 personnes tentent, autant que faire se peut, de fuir la ville méridionale de Khan Younès après l’ordre d’évacuation émis par Israël le 1er juillet.

Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont redoublé d’intensité ce 3 juillet, d'après des images transmises par la chaîne qatarie Al Jazeera, qui montrent également des scènes de chaos et de panique dans la ville de Khan Younès où quelque 250 000 personnes sont concernées, selon l’ONU, par le dernier ordre d’évacuation de l’armée israélienne.

L’armée israélienne a ordonné le 1er juillet une nouvelle évacuation de secteurs des gouvernorats de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Il y a près de deux mois déjà, un ordre d’évacuation similaire avait entraîné des déplacements massifs depuis Rafah.

La chaîne qatarie, qui dispose d’un grand nombre de correspondants locaux à Gaza, dont plusieurs ont perdu la vie depuis le 7 octobre dernier dans des frappes israéliennes, a fait état également d’intenses combats dans le camp de Shujaiya, dans le nord, entre les soldats de Tsahal et les combattants des Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas.

Des abris de fortune le long des côtes

Dans une alerte émise après une énième nuit de bombardements intensifs, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait déclaré le 2 juillet que les habitants de Gaza fuyant Khan Younès avaient dû ériger des abris au bord de l’eau car les camps de déplacés étaient déjà bondés sur la côte.

Une dépêche de l’AFP décrit ce 3 juillet des milliers de déplacés fuyant à pied ou entassés sur des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, par des températures proches de 30 degrés.

«Nous avons vu des gens se déplacer, des familles se déplacer, des gens commencer à faire leurs bagages. "Où vont-ils ?" Nous n’avons pas la réponse. Il n’y a absolument aucun endroit sûr dans la bande de Gaza», a déclaré le 2 juillet aux journalistes par liaison vidéo depuis Gaza Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.

Il y a seulement quelques semaines, Khan Younès était désertée après les intenses bombardements israéliens qui ont endommagé ou détruit les maisons et les bâtiments, mais les familles qui n’avaient pas beaucoup d’autres options s’y sont réfugiées après l'installation de l'armée israélienne à Rafah début mai.

«Et maintenant, à cause des ordres d’hier soir, les mêmes familles doivent encore déménager», a déploré Louise Wateridge.

Deux hôpitaux évacués

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), presque tous les patients de deux hôpitaux du sud du territoire palestinien, l'Hôpital européen et l'Hôpital de campagne du Comité international de la Croix-Rouge, ont décidé ce 3 juillet de fuir vers le sud, alors que l'armée israélienne bombarde la bande de Gaza et qu'un ordre d'évacuation fait craindre une nouvelle opération militaire d'envergure.

Ces derniers ordres d’évacuation interviennent dans un contexte de poursuite des bombardements «dans les zones nord, centre et sud de la bande de Gaza».

Des conditions de vie «apocalyptiques»

Plus largement, l’UNRWA estime que les conditions de vie sont «apocalyptiques» dans l’enclave palestinienne, avec notamment des bâtiments réduits à l’état de ruines, des approvisionnements minimes et des habitants pratiquement sans eau potable.

Comme pour aggraver les choses, des piles d’ordures et les eaux usées continuent de s’accumuler à Gaza, pourrissant dans la chaleur près des sites de déplacement, a rapporté le directeur de la planification de l’UNRWA, Sam Rose.

Dans des conditions sanitaires «désespérées», la chaleur extrême et le manque d’eau potable continuent d’alimenter la propagation des maladies infectieuses, aggravant le fardeau qui pèse sur des établissements de santé déjà débordés et manquant cruellement de ressources, selon l’OMS.

Danger des bombes non explosées pour les enfants

Alors que le risque de propagation du choléra suscite déjà de plus en plus de préoccupations, des agences humanitaires des Nations unies se sont également inquiétées du sort des enfants palestiniens, qui risquent d’être tués ou gravement blessés par des bombes non explosées.

De son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a prévenu le 2 juillet que des engins non explosés constituaient toujours une menace sérieuse dans tout Gaza, y compris pour les déplacés et les gens qui essayent de retourner dans leurs zones d’origine.

«Les enfants sont particulièrement en danger», a souligné l’OCHA, rappelant le drame survenu le 29 juin, quand une fillette de neuf ans a été tuée et trois autres enfants blessés par des engins non explosés dans la zone sud de Khan Younès.

Le 5 juin, six enfants auraient été blessés par ce même type d’explosion près de l’université Al Aqsa, dans l’ouest de Khan Younès. Le 31 mai, un homme déplacé et ses deux enfants ont été blessés dans une école du sud de Khan Younès, a également rapporté l'UNRWA.

Selon le Service d’action contre les mines des Nations unies (UNMAS), au moins 10% des munitions sont potentiellement inopérantes, ce qui signifie qu’une grande partie des centaines de milliers de tonnes de débris de guerre à Gaza contiennent des explosifs.

Le conflit a été déclenché le 7 octobre 2023 par une attaque de commandos du Hamas contre l’État hébreu, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, selon le décompte de l’AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne.

Le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre du fait des représailles de Tsahal s’élevait à 37 953 ce 3 juillet, pour la plupart des femmes et des enfants, selon l’agence de presse palestinienne Wafa, qui cite les chiffres du ministère palestinien de la Santé. 

Le bilan des blessés s’est lui alourdi à 87 266, alors qu’il reste encore des milliers de victimes sous les décombres, selon les agences humanitaires de l’ONU.

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