Frappes en Russie : dans la foulée de Washington, Berlin donne son feu vert à Kiev
L'Allemagne a fait savoir ce 31 mai que l'Ukraine avait «le droit» d'utiliser les armes qu'elle lui a fournies afin de frapper le sol russe. Cette autorisation de Berlin d'effectuer des frappes en Russie avec ses armements survient dans la foulée de celle de Washington.
Berlin a donné son accord pour que Kiev puisse utiliser les armes qu'elle lui a fournies pour frapper le territoire russe, a annoncé ce 31 mai le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit.
«L'Ukraine a le droit, garanti par la législation internationale, de se défendre contre ces attaques. Pour ce faire, elle peut également utiliser les armes fournies à cet effet, y compris celles que nous avons livrées», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Ensemble, nous sommes convaincus que l'Ukraine a le droit, garanti par le droit international, de se défendre contre ces attaques», a-t-il ajouté.
Ce feu vert de Berlin à Kiev survient au lendemain de celui de la Maison Blanche. Le 30 mai, Politico révélait que Joe Biden avait secrètement autorisé Kiev à mener des frappes sur le territoire russe avec des armes américaines, mais uniquement dans la zone frontalière de la région de Kharkov. Une autorisation ébruitée au moment même où la Défense américaine continuait d'affirmer que la position de Washington n'avait «pas changé» concernant l'emploi des armes américaines fournies à Kiev, à savoir ne pas frapper en Russie.
Le Kremlin fustige l'implication de Washington dans le conflit
«Nous savons que, de manière générale, des tentatives sont déjà faites pour frapper le territoire russe avec des armes de fabrication américaine. Cela nous suffit et démontre de manière plus qu'éloquente le degré d'implication des États-Unis dans ce conflit», a déclaré ce 31 mai aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Récemment, les responsables politiques occidentaux ont multiplié les appels visant à autoriser les forces ukrainiennes à mener des frappes sur le territoire russe avec les armements qui leurs ont été fournis. Un appel à «lever certaines restrictions» notamment lancé le 24 mai par le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, dans une interview à l'hebdomadaire britannique The Economist. Cette position a notamment été soutenue par le président français.
«On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d'où sont tirés les missiles [...] les sites militaires depuis lesquels l'Ukraine est agressée», avait déclaré le 28 mai Emmanuel Macron depuis l'Allemagne, lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz. «Mais on ne doit pas permettre de toucher d'autres cibles en Russie et évidemment des capacités civiles», avait-il aussitôt ajouté, assurant ne pas vouloir d’escalade.
Le même jour, le président russe avait averti que l'usage d'armes occidentales visant le territoire russe provoquerait de «graves conséquences». Moscou dénonce les frappes ukrainiennes qui visent déjà la Russie et atteignent des bâtiments civils, frappes sur lesquelles les alliés occidentaux de Kiev ferment les yeux.