La centrale de Zaporojié brièvement coupée, Moscou met en cause les bombardements ukrainiens
La plus grande centrale nucléaire d'Europe a été déconnectée du réseau après des incendies dont Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité, faisant encore grimper la tension sur place.
La centrale nucléaire de Zaporojié, la plus grande d'Europe, sous contrôle russe et cible de plusieurs bombardements, a été brièvement déconnectée du réseau ce 25 août. L'administration de la ville d’Energodar, où se situe la centrale, a mis en cause les frappes de Kiev, qui dénonce de son côté la responsabilité de la Russie dans ce nouvel incident.
Alexandre Volga, chef de l’administration militaire et civile d’Energodar, a ainsi fait savoir que les «bombardements massifs par les forces armées ukrainiennes» avaient provoqué un «incendie massif» dans le champ et les sous-bois aux alentours. «Cela a entraîné un court-circuit dans le réseau. Les performances du réseau électrique ont considérablement diminué. En même temps, les systèmes de sécurité de la centrale nucléaire de Zaporojié se sont déclenchés», a-t-il poursuivi, précisant qu'une reconnexion avait ensuite été effectuée et des travaux entamés pour «restaurer l’alimentation en électricité».
Un peu plus tôt, l'opérateur ukrainien Energoatom avait annoncé que la centrale était «totalement déconnectée» du réseau après l'endommagement des lignes de communication consécutif à des incendies. «Les actions des envahisseurs ont provoqué une déconnexion totale de la centrale nucléaire de Zaporijjia du réseau électrique, pour la première fois de son histoire», avait annoncé le groupe sur Telegram. Energoatom avait ajouté que d'autres «lignes de communication avaient été précédemment endommagées lors d'attaques terroristes».
Depuis plusieurs semaines, la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement d'être responsable de bombardements sur le site de la plus grand centrale nucléaire d'Europe, contrôlée par la Russie depuis les premiers jours de son offensive en Ukraine. Kiev accuse Moscou d'en avoir fait une base de tirs, tandis que la Russie souligne n'avoir déployé sur place que du personnel chargé de sécuriser le site.
Le déploiement d'une mission de l'AIEA sur place a été évoqué par Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au cours d'un entretien téléphonique le 19 août, les deux chefs d'Etat s'étant alors entendus sur l'importance d'envoyer une mission de l'AIEA «dans les plus brefs délais».
L'AIEA elle-même a publié un communiqué le 23 août pour souligner l'urgence d'une telle visite, espérant qu'elle puisse avoir lieu dans les jours à venir.