Visé par une enquête, Raoult dément mener des recherches sur les traitements contre la tuberculose
Selon une enquête de Mediapart, l'IHU Méditerranée Infection aurait mené une «expérimentation sauvage contre la tuberculose». Le professeur Didier Raoult dément avoir effectué ces essais thérapeutiques .
«Que cela soit clair : il n'y a pas de recherche sur le traitement de la tuberculose au sein du pôle maladies infectieuses et tropicales de l'[APHM] hébergé par l'[IHU Méditerranée Infection]», c'est par ce tweet du 28 octobre que Didier Raoult a démenti les accusations portées contre lui.
Que cela soit clair : il n'y a pas de recherche sur le traitement de la tuberculose au sein du pôle maladies infectieuses et tropicales de l'@aphm_actu hébergé par l'@IHU_Marseille.
— Didier Raoult (@raoult_didier) October 28, 2021
«Trois dossiers de patients ont été transmis, par des confrères, sans le consentement de ces patients : un à l'Express, deux à Mediapart. C'est honteux et contraire à toutes les règles de déontologie», avait-il déclaré deux jours plus tôt sur Twitter.
L'infectiologue, a l'origine de nombreuses polémiques depuis 2020, est mis en cause après un article de Mediapart l'accusant d'avoir mené des essais thérapeutiques non autorisés sur des malades de la tuberculose.
Selon les informations du média, obtenues auprès de membres de l'IHU, plusieurs patients ont développé des effets secondaires graves après s'être vus prescrire une combinaison de quatre médicaments, dont l’efficacité conjointe contre tuberculose n’a pas été démontrée, malgré le refus de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [ANSM].
La justice saisie
L'ANSM a confirmé auprès de Mediapart avoir saisi la justice sur cette affaire, le 27 octobre. Le parquet de Marseille a annoncé le lendemain faire une évaluation de ce signalement. «Ce signalement porte sur des essais cliniques qui auraient été réalisés au sein de l’IHU en-dehors du cadre légal», a déclaré dans un communiqué la procureur de Marseille Dominique Laurens.
Le 27 octobre, l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM), dont dépend l'IHU, a indiqué que «malgré les réserves émises par l'ANSM, l'IHU Méditerranée Infection a continué à délivrer ces traitements» contre la tuberculose.
L'ANSM est l'autorité qui donne l'aval aux recherches impliquant des êtres humains, en particulier les essais cliniques de médicaments.
L'enquête menée par l'organisme dont dépend l'IHU, confirme également que «certains» des patients traités contre la tuberculose avec la combinaison d'antibiotiques mise en cause ont été «atteints de complications rénales dont au moins un d'entre eux a nécessité une intervention chirurgicale».
De son côté l'ANSM a précisé le 27 octobre : «Aux termes de nos premières investigations, nous considérons que certaines études auraient dû être menées conformément à la législation encadrant les recherches impliquant la personne humaine [...]. Ceci n'est pas admissible.»
Concernant le traitement de la tuberculose :
— Didier Raoult (@raoult_didier) October 25, 2021
Le pôle maladie infectieuses et tropicales communiquera prochainement sur l'ensemble des données. Les dernières "révélations" sont une tempête dans un verre d'eau. (1/2)
«Le pôle maladie infectieuses et tropicales communiquera prochainement sur l'ensemble des données. Les dernières "révélations" sont une tempête dans un verre d'eau», avait déclaré Didier Raoult sur Twitter le 25 octobre après les révélations de Mediapart.