Un haut fonctionnaire du secteur énergétique veut couper l'électricité aux opposants des éoliennes
Le patron de la Commission de régulation de l'énergie défend avec vigueur les projets contestés de l'éolien en mer. Dans un débat sur LCI, le haut fonctionnaire a proposé que l'on coupe l'électricité aux opposants de cette source d'énergie durable.
Les débats autour des éoliennes ne cessent de prendre de l'ampleur en France et ce ne sont pas les propos récents du président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco, qui vont apaiser les relations de plus en plus tendues entre les deux camps. La président de cette institution administrative, qui a été mise en place en 2000 pour réguler le marché de l'électricité et du gaz après leur libéralisation en France, a défendu avec insistance le 7 juillet sur LCI les projets controversés d'éoliennes en mer. «On fait des mâts aujourd'hui à 9MW alors que nos amis étrangers font des mats à 12/13 MW», a-t-il ainsi d'abord déclaré lors de ce débat avant de confesser que la manifestation anti-éoliennes de Saint-Brieuc lui faisait «mal au cœur». «Moi je suis pour ceux qui n'en veulent pas, ils n'aient plus d'électricité, au moins c'est plus simple», a-t-il affirmé sans ménagement.
"Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d'électricité". La promesse d'une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr
— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021
Ces propos virulents ont entraîné des réponses politiques qui ne le sont pas moins. Ainsi, l'eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard estime sur Twitter qu'«après la terreur vaccinale, voici la terreur éolienne». «Ce type [Jean-François Carenco] n'est vraiment pas une lumière !», ajoute-t-il.
Après la terreur vaccinale, voici la terreur éolienne : « Que ceux qui ne veulent pas des #éoliennes soient privés d’électricité ! », déclare le président de la Commission de régulation de l’énergie : ce type n'est vraiment pas une lumière !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) July 8, 2021
src : LCI pic.twitter.com/xZ54MD8lSz
La députée Les Républicains (LR), Véronique Louwagie, se dit scandalisée par les propos du président du CRE qui se doivent «d’être neutres». «Une telle intolérance émanant d’un haut fonctionnaire est inadmissible. L’impartialité est de droit. Je demande la démission de Jean-François Carenco», propose la parlementaire.
Ces propos du président @CRE_energie qui se doit d’être neutre sont scandaleux. @pascalperri@lci . Une telle intolérance émanant d’un haut fonctionnaire est inadmissible. L’impartialité est de droit. Je demande la démission de Jean-François Carenco @Republicains_Anhttps://t.co/Xdu1mR2bIX
— Véronique Louwagie (@VeroLouwagie) July 8, 2021
Le député LR Marc Le Fur, rappelle lui aussi que Jean-François Carenco est censé être le «président d'une autorité indépendante». «Je l'invite à faire la preuve de son indépendance vis à vis du lobby éolien», ajoute le vice-président de l'Assemblée nationale.
Monsieur Jean-François Carenco est président d'une autorité indépendante. Je l'invite à faire la preuve de son indépendance vis à vis du lobby éolien. #Eoliennes@Gardezlescaps#BaieDeSaintBrieuc#Bretagne
— Marc Le Fur (@marclefur) July 8, 2021
A la fin de son intervention, Jean-François Carenco a demandé aux citoyens d'accepter les «désagréments» des éoliennes : «Est-ce qu'ensemble on accepte un certain nombre de désagréments pour que tous ensemble nous vivions un peu mieux ?», a-t-il interrogé de manière rhétorique. Nombreux scientifiques et politiques jugent que les éoliennes en mer menacent l'environnement, les fonds marins comme la faune. Celles-ci peuvent notamment rejeter de l'aluminium dans les mers et océans.