Une débâcle dès le premier tour des régionales pour les nombreux ministres candidats
Le gouvernement avait lancé une quinzaine de ministres dans la bataille des régionales, mais les Français ayant voté ont préféré leurs concurrents dans l'intégralité des régions, particulièrement en Ile-de-France où Attal et Schiappa s'écroulent.
Au premier tour des élections régionales et départementales qui se sont déroulées le 20 juin, les listes sur lesquelles figuraient des grandes figures du gouvernement affichent des scores médiocres, voire très mauvais dans certaines régions. Si les chiffres records de l'abstention incitent à la prudence en terme de conclusions sur la popularité des différents partis, le désaveu n'en est pas moins cinglant.
Ile-de-France : désaveu cinglant pour Schiappa
En Ile-de-France, la liste emmenée par Laurent Saint-Martin n'a reçu que 10,6% des scrutins. Le candidat pouvait pourtant compter sur le soutien de Marlène Schiappa, tête de liste à Paris et accessoirement ministre déléguée à la Citoyenneté à Beauvau, ainsi qu'Emmanuelle Wargon, ministre du Logement et tête de liste dans le Val-de-Marne.
Figuraient également en soutien de cette liste Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire et tête de liste dans le Val-d’Oise, Amélie de Montchalin, tête de liste dans l’Essonne et ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, mais encore Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, en dernière place de la liste des Hauts-de-Seine.
C'est moins bien que Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) qui écrase la concurrence avec 34,2%, Jordan Bardella (Rassemblement national, RN) à 14,6% ou encore Julien Bayou (Europe Ecologie-Les Verts, EELV) à 12,9% des votes.
Clémentine Autain (La France insoumise) remporte quant à elle 11,4% des voix (ce qui est mieux que la liste de la majorité). Parmi les grandes formations politiques, seule Audrey Pulvar (Parti socialiste, PS), avec 10,6%, obtient un score similaire à LREM.
Hauts-de-France : déroute pour Dupond-Moretti et Pannier-Runacher
Dans les Hauts-de-France, l'équipe projetée par le gouvernement face à Xavier Bertrand (ex-LR) n'a pas plus séduit les électeurs qu'à Paris. Il y avait pourtant Agnès Pannier-Runacher (ministre déléguée à l'Industrie), Gérald Darmanin (Intérieur) et Eric Dupond-Moretti (Justice) venus pour soutenir la tête de liste Laurent Pietraszewski, également le «Monsieur retraites» du gouvernement. Mais la liste n'a pas réussi à passer la barre des 10%... Très loin derrière Xavier Bertrand, ténor de la droite, qui s'impose largement avec un score crédité entre 39% et 44%.
Grand Est : défaite sans surprise pour la marcheuse
Dans le Grand Est, Brigitte Klinkert, ministre délégué à l’Insertion et tête de liste LREM serait juste au-dessus des 10% de votes, ce qui la place derrière Jean Rottner, candidat de l’union LD et UDI (31,5% des voix) et Laurent Jacobelli du RN avec 20,7%.
Centre-Val de Loire : Fesneau battu par le socialiste sortant
Dans la région Centre-Val de Loire, le ministre chargé des relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne Marc Fesneau n’obtient que 15,5% des voix selon les premières estimations, ce qui le place en quatrième position, loin derrière le socialiste sortant François Bonneau qui cumule 25,5% des suffrages. Il s'agit d'un désaveu étonnant pour un ministre qui a pourtant un vrai ancrage local en tant qu'ancien maire dans le Loir-et-Cher et qui était soutenu par des barons locaux, comme Philippe Vigier.
Mais si les membres du gouvernement n'ont pas été en réussite, le parti présidentiel a lui aussi souffert, ne recueillant que 10,6% des suffrages au niveau national, là encore loin derrière LR (28,4%), le RN (19,3%), le PS (15,8%) ou EELV (13,2%).