Masques, Covid-19, enseignants... retour sur quelques bourdes de Sibeth Ndiaye
L'ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, vivement critiquée, n'a pas été reconduite dans le nouveau gouvernement Castex. Quelques-unes de ses bourdes ont été largement commentées lors de sa collaboration au sein de l'exécutif.
Nommée secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement en mars 2019, Sibeth Ndiaye n'a pas été reconduite dans ses fonctions au sein du gouvernement du nouveau Premier ministre Jean Castex. La collaboration de Sibeth Ndiaye au gouvernement d'Edouard Philippe a été rythmée par les maladresses, bourdes et erreurs de communication dont les plaisantins et les détracteurs du gouvernement n'ont pas manqué de s'emparer.
J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président
L'ancienne porte-parole du gouvernement a notamment cristallisé de nombreuses critiques lors de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. «Elle n'était déjà pas à sa place avant l'arrivée de la pandémie», analysait en mai 2020 auprès de RT France le président de Cap (Conseils, analyses et perspectives), Stéphane Rozès.
À peine nommée porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye se voyait notamment déjà reprocher ses propos passés, publiés par L'Express en 2017 : «J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président.» Retour sur les principales controverses soulevées par l'ancienne porte-parole du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire.
Un «gros rhume, une grosse grippe au maximum»
Le 5 mars sur LCI, alors que la France était déjà touchée par la pandémie de Covid-19, Sibeth Ndiaye a tenu des propos qui, rétrospectivement, apparaissent particulièrement déconnectés de la réalité : «Il faut avoir conscience que 80% des malades ont un gros rhume, une grosse grippe au maximum. Il y a 20% de cas qui sont compliqués. On ne va pas arrêter le pays.»
Aujourd'hui, on a plus de décès en France de la grippe que dans le monde du coronavirus
Et à la porte-parole d'affirmer que la grippe «fait malheureusement plusieurs milliers de décès chaque année. Aujourd'hui, on a plus de décès en France de la grippe que dans le monde du coronavirus». Le 12 du même mois, Emmanuel Macron annonçait au cours d'une allocution que l'épidémie de Covid-19 était la «plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle». Le 16 mars, les Français se voyaient informés par les autorités que leurs déplacements allaient faire l'objet de contrôles stricts.
«Vous savez quoi, moi je ne sais pas utiliser un masque»
Sur la question des masques, Sibeth Ndiaye s'est attirée nombre de railleries et de critiques pour avoir déclaré le 20 mars lors d'un point presse : «Vous savez quoi, moi je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : je suis ministre, je mets un masque. Mais en fait, je ne sais pas l'utiliser».
A la question : les Français devront-ils porter un masque ? La réponse est : peut-être
Alors que son usage a été vite généralisé dans plusieurs pays, notamment d'Europe centrale et d'Asie, la France a tardé à prendre une décision sur le port du masque. «A la question : les Français devront-ils porter un masque ? La réponse est : peut-être. Ce n’est pas pleinement satisfaisant, mais les avis scientifiques évoluent», estimait encore le ministre de la Santé Olivier Véran le 7 avril sur BFMTV.
Quand les enseignants «ne travaillent pas compte tenu de la fermeture des écoles»
À peine remise de sa déclaration sur les masques, Sibeth Ndiaye a dû faire face à une nouvelle polémique concernant les enseignants. Le 25 mars, interrogée sur l'appel du ministre de l'Agriculture d'alors Didier Guillaume aux Français au chômage technique à venir «rejoindre la grande armée de l'agriculture française», Sibeth Ndiaye avait déclaré : «Il va sans dire que nous n'entendons pas demander à un enseignant, qui aujourd'hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles, de traverser toute la France pour aller récolter des fraises gariguettes.»
Aide aux agriculteurs: "Nous n'entendons pas demander à un enseignant qui aujourd'hui ne travaille pas de traverser toute la France pour aller récolter des fraises", précise Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement pic.twitter.com/RYvrdw9z4c
— BFMTV (@BFMTV) March 25, 2020
Les enseignants étaient alors pleinement occupés à assurer le suivi pédagogique à distance en cette période de confinement.
Cette maladresse avait obligé le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer à communiquer sur les réseaux sociaux dans la foulée : «Les professeurs de France font un travail extraordinaire, ne comptant ni leur temps ni leur énergie, pour suivre tous nos élèves en ces circonstances exceptionnelles. Tous les Français peuvent être fiers de notre service public. Remercions chaque jour nos professeurs.»
Cigarette à la bouche avant un direct
Invitée à s'exprimer en direct le 10 mai Sibeth Ndiaye est apparue cigarette à la bouche avant une interview en duplex sur BFMTV. Cette dernière n'était semble-t-il pas au courant qu'elle était filmée et diffusée à l'antenne alors que la journaliste Apolline de Malherbe annonçait depuis le plateau l'interview à venir «dans un instant».
Les images la montrant absorbée par son téléphone et en train de fumer sont vites devenues virales sur Internet.
«Je voudrais également présenter mes excuses aux téléspectateurs, parce que l'on vous a vue il y a quelques instants en train de fumer une cigarette, et vous ne saviez sans doute pas que vous étiez filmée. Ce n'était que quelques secondes avant la prise d'antenne», a déclaré plus tard la journaliste au début de l'entretien. La porte-parole du gouvernement a réagi de son côté par un sourire.