Immobilier en France : une reprise timide portée par la baisse des taux

Après deux ans de crise, le marché immobilier français montre des signes de reprise au premier trimestre 2025, avec une hausse des ventes et des prix. La baisse des taux de crédit et des conditions plus favorables dopent l’activité, mais la prudence reste de mise.
Le marché immobilier français retrouve des couleurs après deux années de morosité marquées notamment par une hausse des taux d’intérêt et une inflation galopante. Au premier trimestre 2025, les ventes de logements anciens ont bondi de 5 % sur un an, atteignant 880 000 transactions, contre 832 000 en septembre 2024, selon l’indice Notaires-Insee. En Île-de-France, la progression est encore plus marquée, avec une hausse de 21 % des ventes par rapport au premier trimestre 2024. « Le marché se fluidifie », observe Élodie Frémont, porte-parole des Notaires du Grand Paris, tout en appelant à la prudence face à une reprise encore fragile.
Une baisse des taux d’intérêt bienvenue
Cette embellie s’explique principalement par la baisse des taux d’intérêt, passés de 4,25 % fin 2023 à 3,15 % sur 20 ans en mars 2025.
Les banques, plus ouvertes, ont octroyé 12 milliards d’euros de crédits immobiliers en mars, contre 9,9 milliards en janvier. Le prêt à taux zéro élargi et les offres pour primo-accédants, qui captent la moitié des crédits, soutiennent cette dynamique.
Les prix, après deux ans de baisse, repartent légèrement à la hausse : +0,5 % sur un an et +1 % sur trois mois au niveau national. En Île-de-France, ils restent quasi stables (-0,3 % sur un an), mais les avant-contrats laissent présager une hausse de 3,3 % d’ici à juillet 2025. À Paris, le mètre carré oscille autour de 9 500 €, avec des disparités marquées entre arrondissements. En province, la hausse atteint 1 %, avec des régions comme les Hauts-de-France (+2 %) en pointe.
Les investisseurs, absents ces derniers mois, reviennent timidement, malgré une fiscalité moins avantageuse pour le meublé. Les familles, elles, plébiscitent les appartements familiaux bien situés. Même les passoires énergétiques, mieux valorisées grâce à des offres de rénovation, trouvent preneurs. En revanche, le marché du neuf reste à la traîne, avec une chute de 10 % des ventes au premier trimestre.
Malgré ces signaux positifs, les incertitudes économiques et géopolitiques, couplées à une possible remontée des taux, pourraient freiner cette reprise alors que la France vient d’être rappelée à l’ordre pour sa trajectoire économique. Une stabilisation durable des taux et des prix sera cruciale pour confirmer cette embellie.