Chemsex : des députés exigent une «stratégie nationale de prévention»

Chemsex : des députés exigent une «stratégie nationale de prévention»© Compte X @AndyKerbrat
Le député LFI Andy Kerbrat a été arrêté en octobre 2024 en train d'acheter des stupéfiants, il a ensuite reconnu pratiquer le chemsex.
Suivez RT en français surTelegram

Face à l’essor du «chemsex», des députés de tous bords appellent, le 31 mars, à une «stratégie nationale de prévention». Porté par Brigitte Liso, un texte débattu à l’Assemblée vise à sensibiliser et contrer cette pratique addictive et risquée.

L’Assemblée nationale s’est saisie d’un sujet très chaud le lundi 31 mars: le chemsex, une pratique mêlant consommation de drogues et rapports sexuels intensifiés qui connaît une expansion alarmante en France essentiellement dans les milieux homosexuels. À l’initiative de la députée Renaissance Brigitte Liso, une proposition de résolution transpartisane, soutenue par 124 parlementaires, demande à l’État de mettre en place une «stratégie nationale de prévention».

L’objectif affiché est d’endiguer un phénomène qui, selon un rapport de 2022 remis au ministère de la Santé, concernerait entre 100 000 et 200 000 personnes au minimum, un chiffre probablement sous-estimé.

Le chemsex, popularisé médiatiquement par l’accident causé par l’humoriste Pierre Palmade en février 2023, reste méconnu du grand public. «C’est un sujet délicat», souligne Brigitte Liso, «car il touche à la fois à la sexualité, souvent l’homosexualité, et à la drogue, mêlant l’intime et l’illicite.» Principalement pratiqué par des hommes ayant des relations avec des hommes, il s’étend désormais à des publics plus jeunes et variés, facilité par les applications de rencontre et l’accès aisé à des substances comme la 3-MMC ou le GBL, un nettoyant pour jantes transformé en drogue artisanale.

Pratiques à risques et accident

Les risques sont nombreux et graves : addiction, rapports non protégés favorisant les infections sexuellement transmissibles, violences sexuelles, comas, voire overdoses mortelles. «Il faut envoyer un signal», insiste Arthur Delaporte, député socialiste cosignataire et président du groupe d’étude VIH/Sida à l’Assemblée. Il rappelle que «ça peut toucher tout le monde», citant l’exemple récent du député LFI Andy Kerbrat, pris en flagrant délit d’achat de stupéfiants en octobre 2024, lié à une addiction née du chemsex.

Le texte, débattu ce lundi, propose un arsenal concret : un état des lieux épidémiologique précis, des campagnes de sensibilisation, une formation des professionnels de santé et un accompagnement des associations. Brigitte Liso plaide aussi pour une prévention adaptée aux réseaux sociaux, vecteurs de diffusion du phénomène. «Les plateformes accueillent rapidement ces pratiques», déplore-t-elle, appelant à une éducation dès le milieu scolaire.

Si le texte n’est pas contraignant pour le gouvernement, son adoption pourrait ouvrir la voie à des nouveautés législatives ou des initiatives gouvernementales en matière de prévention. Le Rassemblement National et La France Insoumise, bien que non sollicités initialement, soutiennent l’initiative. «Il faut en parler, faire connaître ce problème», affirme Thierry Frappé (RN). En octobre 2024, une enveloppe de 300 000 euros proposée par Brigitte Liso pour la prévention avait été retoquée par le gouvernement. Aujourd’hui, les députés espèrent une réponse plus ferme face à ce «problème de santé publique majeur» qui menace de proliférer.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix