Musée du Louvre : les annonces sans surprises et critiquées d’Emmanuel Macron
Le président français a annoncé le 28 janvier un ensemble de mesures visant à préserver le musée du Louvre confronté à une vétusté alarmante. Des annonces qui reprennent en partie les suggestions de la directrice du musée.
«Macron n’a rien annoncé qu’on ne savait déjà. Un nouveau projet mégalo qu’on fait passer sous le prétexte : "ô mon Dieu le Louvre ne va pas bien"». Le compte de La Tribune de l’Art, magazine de presse en ligne, spécialisé dans l’histoire de l’art et du patrimoine, n’a pas vraiment goûté le déplacement présidentiel au musée du Louvre le 28 janvier.
L’info était sur mon fil Twitrer dès hier. Pour le reste, Macron n’a rien annoncé qu’on ne savait déjà.
— La Tribune de l'Art (@ltdla) January 28, 2025
Un nouveau projet mégalo qu’on fait passer sous le prétexte : « ô mon Dieu le Louvre ne va pas bien ».
Et malheureusement, probablement un nouveau combat patrimonial à mener… https://t.co/VYO4RIafCm
Le musée le plus fréquenté du monde se trouve au cœur des inquiétudes depuis la révélation le 22 janvier par Le Parisien d’une note confidentielle de la directrice du Louvre faisant état d’une «multiplication d’avaries» et d’un «niveau d'obsolescence inquiétant». Les annonces du président français ont essentiellement repris ce que préconisait ce document.
«Sauveur d’un musée dont il ne s’est jamais préoccupé»
«Après le péage avec son téléphone portable, Emmanuel Macron annonce la tarification différenciée au Musée du Louvre. Bientôt la météo et le programme télé ?» a raillé le sénateur Les Républicains de Côte-d’Or Alain Houpert. «Après le paiement par téléphone des mythomanes islamistes, Emmanuel Macron recentre ses priorités» avait moqué, quelques heures plus tôt, le député Rassemblement national de la Somme Jean-Philippe Tanguy.
«Il fera désormais office d’audio-guide ambulant au Louvre tous les premiers mercredi du mois, de 14h à 16h, sauf pendant les vacances scolaires» a-t-il ajouté.
Après le péage avec son téléphone portable, Emmanuel Macron annonce la tarification différenciée au Musée du Louvre.
— Alain Houpert (@alainhoupert) January 28, 2025
Bientôt la météo et le programme télé ? https://t.co/W9QqxR8oov
Moqué par des opposants politiques, essentiellement à droite, le président français a également été l’objet de critiques émanant de la presse spécialisée. Ainsi, le directeur de la publication La Tribune de l’Art Didier Rykner a-t-il dénoncé dans un édito un président qui «a souhaité apparaître comme le sauveur d’un musée dont il ne s’est jamais préoccupé».
«Ce projet aura pour nom "Nouvelle Renaissance du Louvre". Une sorte de renaissance donc. "Renaissance", le nom du parti du président ! "Renaissance" comme la Joconde ! Trop fort», s'est par ailleurs indigné le journaliste. Ce dernier a en outre dénoncé la «très mauvaise idée» avancée par le président de «vouloir faire une seule nouvelle entrée supplémentaire de grande taille, du côté de la colonnade» et de suggérer : «il faudrait plusieurs petites entrées en divers points du Louvre».
Ce nom… « Nouvelle renaissance du Louvre ». Pourquoi pas rerenaissance…
— La Tribune de l'Art (@ltdla) January 28, 2025
Lors de sa visite au musée du Louvre, le président a ainsi évoqué cette fameuse nouvelle grande entrée, devant «rééquilibrer la façon de visiter le Louvre et le rouvrir aux Parisiens et aux Parisiennes», mais il a également repris les éléments avancés par la directrice du musée Laurence des Cars parmi lesquels le déplacement de la Joconde dans un nouvel espace particulier ainsi que la mise en place d’une tarification différenciée pour les visiteurs étrangers (hors UE) à partir du 1er janvier 2026.
Le plan de rénovation du Louvre est estimé entre 700 et 800 millions d'euros sur une dizaine d'années, avec une part très minoritaire financée par l'État, et le reste par des ressources propres du musée, le mécénat et des revenus issus du Louvre Abou Dhabi.