«Des accusations totalement mensongères» : l'avocat de Depardieu offensif avant son procès
Attendu le 28 octobre au tribunal correctionnel de Paris, Gérard Depardieu a fait savoir qu’il ne serait pas présent à l’audience pour des raisons de santé. Accusé d’agressions sexuelles, l’acteur français a vu son avocat adopter une stratégie offensive.
« Parmi 50 personnes, personne [ne] confirme la version de la plaignante ». Interrogé sur les ondes de France Info le 28 octobre 2024, l’avocat de Gérard Depardieu, Jérémie Assous a battu en brèche les accusations concernant des faits supposés d'agressions sexuelles lors du tournage en 2021 du film « Les volets Verts », un long métrage sorti en 2022. Il réclame également le report de l’audience pour que le comédien, malade, « puisse être présent ».
En tournée dans les médias, maître Assous a par ailleurs affirmé qu’il s’agissait de « tout sauf une dérobade » et qu’il souhaite « que la vérité éclate ».
L'acteur français Gérard #Depardieu sera absent pour raisons de santé de son procès : "Tout sauf une dérobade, il veut que la vérité éclate"
— RTL France (@RTLFrance) October 28, 2024
Son avocat Jérémie Assous invité de @amandine_begot dans #RTLMatinpic.twitter.com/HDTdfBgrIu
L’affaire jugée ici concerne les accusations de deux femmes qui disent avoir été victimes d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel et d’outrages sexistes lors du tournage du film.
Placé en garde à vue en avril 2024, l’acteur a été renvoyé devant le tribunal correctionnel le 28 octobre de la même année.
« Un dossier à charge », selon l’avocat de l’acteur
Sur la radio publique, l’avocat de Gérard Depardieu a donné une version très différente de celle présentée d’ordinaire. Selon lui, les journalistes sont « victimes » et relayent des plaintes dans une enquête préliminaire dont les contenus « sont secrets ».
Jérémie Assous explique ainsi que les faits supposés se sont déroulés dans l’entrée d’un appartement parisien, un lieu filmé. Sur une quarantaine de personnes présentes lors des faits, aucune n’est prête à témoigner. « Il n’y a aucun témoin sur l’équipe de tournage entière qui a vu ces deux personnes […] qui a vu l’agression », avance-t-il. Il pointe du doigt ce qu’il considère comme des incohérences dans la version des plaignantes qui affirment que le personnel de sécurité de l’acteur avait évacué ce dernier du plateau de tournage, ce qui, toujours selon lui, est impossible car ce personnel n’a pas accès au plateau. « Ce sont des accusations totalement mensongères », a-t-il lancé.
Enfin l’avocat affirme disposer de « six témoins qui disent qu’ils n’ont absolument rien vu et qui étaient présents ».
Quant à la procédure, maître Assous déplore « une enquête préliminaire qui a été menée au pas de charge, qui a duré deux mois et à partir du moment où Gérard Depardieu a été mis en examen, l’enquête à été terminée », regrettant également que la défense n’ait pas pu avoir accès au dossier.
Enfin l’avocat assure que « 19 témoins à décharge ont été volontairement écartés par la police et par le procureur de la république ».
Une affaire très politique
Les multiples affaires impliquant Gérard Depardieu ont pris une résonnance très politique avec la montée du phénomène féministe « MeToo ». L’acteur a de nombreux détracteurs, notamment à gauche de l’échiquier politique, et la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gonterie n’a pas manqué de railler la demande de report du procès par l’acteur sur le réseau social X : « Quelle surprise ! Gérard Depardieu, absent pour raisons de santé, va demander un renvoi de son procès pour agressions sexuelles, selon son avocat ».
Quelle surprise ! Gérard Depardieu, absent pour raisons de santé, va demander un renvoi de son procès pour agressions sexuelles, selon son avocat – via @lemondefrhttps://t.co/fUYsYsXhcq
— mpdelagontrie (@mpdelagontrie) October 28, 2024
Sous le feu des critiques pour ses comportements supposés déplacés envers les femmes, Gérard Depardieu a néanmoins vu une éclaircie dans un ciel médiatique couvert. Mi-octobre, le Journal du Dimanche révélait ainsi que les procès-verbaux des trois protagonistes à l’origine d’un reportage « Complément d’enquête » lui étant consacrés seraient un concentré de « témoignages imprécis » et de « versions contradictoires ». Le journal parlant même de « manipulation […]désormais irréfutable ».