Procédure disciplinaire contre Depardieu : l'acteur met sa Légion d'honneur «à la disposition» du ministre de la Culture
- Avec AFP
L'acteur français Gérard Depardieu, inculpé pour viols depuis 2020, met sa Légion d'honneur «à la disposition» du ministre de la Culture qui a annoncé une procédure disciplinaire pouvant aboutir au retrait de cette distinction, ont indiqué samedi 16 décembre ses avocats.
Gérard Depardieu met sa Légion d'honneur «à la disposition» de la ministre de la Culture, ont annoncé ses avocats, Maîtres Béatrice Geissmann Achille et Christian Saint-Palais, le 16 décembre.
Mme Abdul Malak a annoncé vendredi 15 décembre qu'un conseil de l'ordre de la Légion d'honneur allait «se réunir et engager une procédure disciplinaire pour décider si cette Légion d'honneur devait être suspendue ou pas, retirée complètement ou pas». «Ce sera à eux de décider», a-t-elle précisé, sur la chaîne France 5.
Les avocats de Gérard Depardieu s'interrogent sur la démarche de la ministre, se demandant si elle «ne porte (...) pas ainsi un coup supplémentaire à une présomption d'innocence déjà agonisante». Les avocats se demandent aussi s'il ressort de la «fonction» de Rima Abdul Malak, membre de l’exécutif, de participer «aussi activement à la chasse à l'homme» et au «lynchage médiatique» dont ils estiment que leur client fait l'objet.
Gérard Depardieu, 74 ans, est inculpé depuis 2020 pour viols, à la suite d'une plainte déposée par une comédienne française, Charlotte Arnould, dont il conteste les accusations.
L'acteur avait reçu la Légion d'honneur des mains du président Jacques Chirac en 1996. Créée par l'empereur Napoléon Ier au début du XIXe siècle, cette distinction récompense les civils et les militaires pour des actes et services rendus à la France. De nombreux artistes se voient décerner ce mérite.
Le code de la Légion d'honneur prévoit qu'un «comportement contraire à l'honneur» peut conduire à un blâme, une suspension ou une exclusion de l'ordre.
La ministre s'est dite par ailleurs «dégoûtée», lors d'un déplacement vendredi, par les propos et l'attitude de l'acteur lors d'un voyage en Corée du Nord en 2018, qui ont fait «honte à la France». Dans ces images, dévoilées par un reportage de l'émission «Complément d'enquête» diffusé sur la chaîne France 2 début décembre, l'ex-monstre sacré du cinéma français multiplie les propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes, dont une fillette.
«Une émission contestée et contestable qui diffuse un montage d'images captées dans la sphère de l'intime et du privé», critiquent les avocats de l'acteur dans leur communiqué.
Concomitamment à la diffusion de «Complément d'enquête», une deuxième plainte pour agression sexuelle a été déposée par la comédienne française Hélène Darras, pour des faits a priori prescrits, remontant à 2007 sur un tournage. L'acteur nie aussi ces accusations.
Par ailleurs, une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte après le décès début décembre de l'actrice Emmanuelle Debever, 60 ans, qui se serait suicidée. Elle avait accusé Gérard Depardieu de violences sexuelles, notamment dans un post Facebook de 2019, a indiqué le parquet de Paris mercredi 14 décembre à l'AFP.