Le mouvement des casserolades se poursuit, Macron espère que «ça va s'apaiser»

- Avec AFP

Le mouvement des casserolades se poursuit, Macron espère que «ça va s'apaiser» Source: AFP
Des manifestants accueillent le président au son des casseroles (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Alors que l'opposition à la réforme des retraites invente de nouveaux modes d'expression, l'exécutif français peine à trouver la bonne solution pour esquiver les casseroles sans fuir tout contact avec la population.

Un quartier vidé de tout passant. Un homme au brassard orange «police» posté devant chaque porte d'immeuble. Désormais, les déplacements du président se tiennent à distance de la foule. Dans la majorité, les cadres sont requinqués par la bonne séquence sur l'industrie du chef de l’État, qui multiplie annonces et interventions dans les médias. Quant au front des retraites, «ça s'apaise, ça va dans le bon sens», souffle un parlementaire Renaissance.

Difficile, pourtant, d'attester d'un véritable retour à la normale en observant les déplacements officiels. Car pour toute visite annoncée à l'avance, un comité d'accueil attend le président, sa Première ministre ou les membres du gouvernement. Rarement nombreux, souvent syndiqués, ces manifestants n'en sont pas moins d'une bruyante efficacité, avec leurs casseroles et autres ustensiles. Et pour chacune de ces sorties, le dispositif de sécurité est massif.

«Je le regrette», a assuré Emmanuel Macron à La Voix du Nord. Vous me connaissez, je vais toujours au contact, y compris pour me faire engueuler. Mais quand les gens viennent pour lancer des projectiles, agresser ou couvrir votre voix, ce n'est que de l'incivisme. Il ne faut pas être obnubilé par une toute petite minorité. Je pense que ça va s'apaiser.»

Le 15 mai devant l'Hôtel de Ville de Lyon se sont rassemblés des manifestants armés de casseroles

Pour ses retrouvailles avec le terrain, le 19 avril en Alsace, le président avait osé le bain de foule, au prix de violentes huées et d'échanges verbaux salés. Depuis, il n'a pas vraiment réitéré l'exercice, privilégiant les étapes-surprises, tenues secrètes jusqu'à la dernière minute, y compris pour les journalistes qui l'accompagnent.

Mêmes scènes observées au contact de la Première ministre

A la Réunion, où Elisabeth Borne a effectué une visite de trois jours, un dispositif de sécurité digne d'un siège entourait le Conseil départemental. A Saint-Pierre, conspuée par une trentaine de personnes rapidement tenues à meilleure distance, la Première ministre opte finalement pour une visite improvisée du marché d'une commune voisine. Et les journalistes embarqués dans le cortège officiel de voir leur bus savamment distancé, derrière un motard de la gendarmerie subitement au ralenti.

Sous la halle du marché, pas d'incident à signaler, et la meute de reporters retardée finit par être lâchée. Élisabeth Borne y restera un quart d'heure. «Comme on a un certain nombre de personnes qui s'organisent pour manifester bruyamment, qui ne veulent pas discuter, on prendra l’organisation qu'il faut pour que ça ne m'empêche pas de discuter avec les Français», explique la Première ministre.

Alors que la mobilisation a marqué le pas, et dans l'attente d'une 14e journée de manifestation le 6 juin, ces casserolades «peuvent contribuer à créer une ambiance. Mais la question, c'est de savoir si le mouvement social reprend ou pas» et «je n'y crois pas du tout», évacue un stratège de la Macronie. Pour lui, parlementer avec ces porteurs de casseroles est «une connerie». Mais tous ne sont pas du même avis. «Je vais leur parler, ils rangent leurs casseroles et voilà», confie un important parlementaire de la majorité. «C’est une mobilisation essentiellement syndicale. C’est important de relancer rapidement les négos», juge-t-on de même source. Élisabeth Borne a entamé le 16 mai un cycle de rencontres avec les partenaires sociaux.

Débauche de moyens

Appuyées par des arrêtés préfectoraux parfois créatifs, les forces de l'ordre ont mis en place des périmètres de sécurité de plus en plus imposants. Et les effectifs sont rudement mis à contribution. «Il y a une débauche de moyens à cause d'un contexte social très tendu» mais «pas de détournement de mission», juge le délégué national d'Alliance Police nationale, Eric Henry.

«Un engagement accru alors qu’on sort déjà d’une période compliquée avec les retraites», estime pour sa part Grégory Joron, secrétaire général d'Unité SGP Police. «Pour chaque déplacement, on doit être là bien avant et bien après. Cela rajoute à la pression opérationnelle qui est déjà forte, avec de la fatigue, des repos que l’on fait sauter». «Comme pour les Gilets jaunes, la réponse doit être sociale et politique, pas policière», insiste Grégory Joron.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix