«Nous avons un problème de délinquance étrangère», affirme Darmanin
Dans un entretien au JDD, le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'environ la moitié des personnes interpellées à Paris et à Marseille sont des étrangers. Il se refuse cependant à établir un lien entre immigration et délinquance.
Dans une interview donnée au JDD le 21 août, le ministre de l'Intérieur a abordé la question du lien entre immigration et délinquance, déclarant «qu'il serait idiot de ne pas dire qu’il y a une part importante de la délinquance qui vient de personnes immigrées».
Ainsi, selon les données chiffrées fournies par Gérald Darmanin, 48 % des personnes interpellées pour des actes de délinquance à Paris sont des étrangers, une proportion qui atteint 55 % à Marseille et s'établit à 39 % à Lyon. Globalement, «les étrangers représentent 7,4 % de la population et 19 % des actes de délinquance», a détaillé le ministre.
Minorité d’emmerdeurs
Il a toutefois affirmé que «l’étranger n’est pas par nature un délinquant», et que «la très grande majorité des personnes immigrées apportent beaucoup à notre pays», rejetant les propositions du Rassemblement national visant à stopper les flux d'arrivées sur le territoire national. «Le petit-fils d'immigrés que je suis ne fait pas le lien entre immigration et délinquance», a développé Gérald Darmanin, estimant qu'«un étranger qui commet un acte de délinquance grave doit être expulsé très vite, parce qu’il crache sur le sol qui l’accueille». Il a jugé que les «Français de bon sens, ceux des classes populaires et moyennes», partagent cette analyse, «qu’ils s’appellent Robert ou Mohamed», et qu'il fallait faire preuve de fermeté à l'encontre d'une «minorité d’emmerdeurs».
Comme le souligne Le Figaro, «si la surreprésentation des étrangers parmi les détenus en France est bien renseignée, et depuis longtemps, par les services du ministère de la Justice, il est plus rare en revanche que Beauvau communique de telles statistiques concernant la nationalité des personnes interpellées par les forces de l'ordre».
Quant au report du projet de loi consacré à l'immigration, qui ne sera présenté qu'après une «concertation» organisée à l'automne, le ministre de l'Intérieur a réfuté tout «désaveu» de la part d'Elisabeth Borne ou d'Emmanuel Macron et assuré que «la priorité de la rentrée sera bien régalienne». Gérald Darmanin s'est ainsi fixé pour objectif «de réduire drastiquement l’immigration irrégulière et d’améliorer les conditions d’intégration des étrangers en situation régulière».
Il a également défendu le bilan du gouvernement en matière de sécurité et de lutte contre la délinquance, sévèrement jugé par les Français selon une enquête d'opinion récente, mettant en avant les résultats obtenus dans la lutte contre le trafic de drogue, avec la «suppression» de 18% des points de deal en un an selon lui. Le ministre a aussi confirmé la création de 200 brigades de gendarmerie en l'espace de six ans, notamment pour lutter contre la hausse de la délinquance en milieu rural.