Tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium : l’UE annonce des «contre-mesures»

Tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium : l’UE annonce des «contre-mesures»© Thierry Monasse Source: Gettyimages.ru
Maroš Šefčovič, actuel commissaire européen chargé du Commerce, le 15 juin 2022 à Bruxelles (photo d'illustration).
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Plus de trois semaines après l’entrée en vigueur aux États-Unis d'une surtaxe de 25% sur l’acier et l’aluminium importés, Bruxelles a annoncé ce 7 avril la mise en place, à compter du 15 avril, d’une première vague de tarifs douaniers sur des importations en provenance des États-Unis.

« Le vote est prévu pour le 9 avril, la liste finale sera adoptée le 15 avril et les droits de douane sur les produits entreront en vigueur ce jour-là ». Ce 7 avril, depuis Luxembourg, le commissaire européen chargé du Commerce, le Slovaque Maroš Šefčovič, a annoncé que l’UE allait mettre en place des frais de douanes sur les produits en provenance des États-Unis.

Le fonctionnaire européen a précisé qu’une deuxième vague suivrait le 15 mai. Une décision qui se veut une « contre-mesure » aux droits de douane de 25% imposés, depuis le 12 mars, par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium.

« Nous finalisons la liste ce soir », a déclaré le Slovaque aux journalistes, précisant que la valeur des biens américains concernés « n'atteindra pas 26 milliards d'euros, car nous avons écouté très attentivement nos États membres ». « Nous avons voulu nous assurer que la charge soit répartie équitablement entre tous les États membres », avait assuré, plus tôt dans la journée, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Droits de douanes : Von der Leyen propose une exemption totale sur les produits industriels

« Nous sommes prêts à négocier avec les États-Unis », a-t-elle encore assuré, affirmant que son bloc « est toujours prêt pour un bon accord ». Cette dernière a alors annoncé « avoir proposé des droits de douane nuls pour les biens industriels ». Une « proposition » que les Européens, selon la cheffe de la Commission, garderaient « sur la table ».

Moins de 26 milliards d’euros de produits américains pris pour cible ? Une somme qui parait bien éloignée des 380 milliards d'euros d’exportations européennes dorénavant sous le coup des mesures tarifaires de Donald Trump, la Maison Blanche ayant décrété à la mi-mars de nouveaux tarifs douaniers à l’encontre des produits Européens.

Le 2 avril, Donald Trump a ainsi annoncé l’imposition de droits de douane de 10% sur l’ensemble des importations américaines. Une « base initiale » à laquelle doivent venir s’ajouter, à compter du 9 avril, des « tarifs réciproques » sur les produits provenant de pays avec lesquels les États-Unis accusent les plus importants déficits commerciaux. Des pays parmi lesquels figurent la Chine, mais également les 27 États membres du bloc européen.

«Nous allons devoir, de notre côté, adopter nos contre-mesures», a déclaré Šefčovič quant à ces «tarifs réciproques» annoncés par la Maison Blanche. Le matin même, alors qu’à travers le monde les bourses enregistraient un recul historique, les ministres européens du Commerce se sont réunis à Luxembourg.

Présent à cette rencontre, le ministre français chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a déclaré qu’« il ne faut exclure aucune option sur les biens, sur les services », faisant planée une potentielle réponse « extrêmement agressive » des Vingt-Sept après avoir brandit « l’instrument anti-coercition » qui pourrait restreindre l’activité des entreprises américaines sur le sol européen. Un outil également évoqué par le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck.

Tarifs douaniers : Budapest réticent à rendre la pareille

L’emploi de ce « bazooka économique […] fait partie des sujets qui sont sur la table », a assuré ce 7 avril, sur une radio publique française, le Commissaire européen à l'Industrie, aux PME et au Marché unique, Stéphane Séjourné. Ce dernier a toutefois souligné que dégainer une telle carte aurait « des implications sur les entreprises européennes », notamment « sur un certain nombre de services où nous n’avons pas d’autre option que de choisir les Américains », évoquant les services numériques où ces derniers jouissent d’un excédent commercial avec les Européens.

Reste à savoir si son emploi fera consensus dans les chancelleries européennes. Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce Péter Szijjártó, également présent à Luxembourg, a d’ores et déjà fait savoir que Budapest ne soutiendrait pas une hausse des tarifs douaniers sur des produits américains, notamment en raison de la hausse des prix que cela impliquerait pour les consommateurs.

À plusieurs reprises, Donald Trump s'est plaint du déficit commercial des États-Unis, vis-à-vis de l’Europe, concernant les biens. « lls ne prennent pas nos voitures, ils ne prennent pas nos produits agricoles », regrettait notamment fin octobre celui qui n’était encore que candidat à la Maison Blanche.

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