Campagne pour l’élection présidentielle au Gabon : qui sont les huit candidats ?

La campagne électorale pour la présidentielle gabonaise a officiellement débuté dans un contexte marqué par les suites du coup d’État du 30 août 2023, qui a mis fin à 55 ans de règne de la famille Bongo. Tour d’horizon des huit candidats en lice.

La campagne pour l'élection présidentielle au Gabon a débuté le 29 mars, en vue du scrutin prévu le 12 avril. Huit candidats ont été approuvés par la Cour constitutionnelle pour cette élection, parmi lesquels le président de transition, le général Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après le coup d'État de 2023, et l'ancien Premier ministre Alain Claude Billie By Nze.

Cette élection marque une étape importante pour le Gabon, visant à rétablir un ordre constitutionnel après la période de transition qui a suivi le renversement du président Ali Bongo.

Le «bâtisseur» Oligui Nguema

Le premier jour de la campagne a été marqué à Libreville par une démonstration de force de Brice Oligui Nguema, qui a rassemblé ses partisans dans le stade de l'Amitié sino-gabonaise situé dans le nord de la capitale. «Merci aux milliers de Gabonais venus […] pour lancer, ensemble, cette campagne pour la renaissance de notre pays. Unis, nous bâtirons un avenir solide, fondé sur le progrès pour tous !», a-t-il écrit sur X après le meeting.

Le général Oligui, actuel président de la transition, est l’un des favoris de l'élection, selon les observateurs. Il met en avant ses réalisations depuis son arrivée au pouvoir, notamment la construction de routes et la distribution de taxis pour créer des emplois. Il se présente comme un «bâtisseur», prêt à diriger le Gabon vers un avenir prospère.

Pour devenir candidat, ce général des forces armées gabonaises a renoncé à son statut de militaire, car le code électoral adopté par les deux chambres du Parlement début janvier autorise les militaires à briguer le fauteuil présidentiel à condition de demander une mise en disponibilité de l'armée.

Bilie By Nze parmi les favoris

Les analystes gabonais estiment également importantes les chances de l'ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre, Alain-Claude Bili-By-Nze. Il a débuté sa campagne en rencontrant des électeurs dans les quartiers pauvres de la capitale.

Ancien Premier ministre sous Ali Bongo, Bilie By Nze est considéré comme le principal challenger d'Oligui. Il prône une rupture totale avec le système Bongo et propose un virage libéral pour le Gabon. Il met l'accent sur la rénovation urbaine, la souveraineté industrielle et la création d'un «minimum jeunesse».

Zenaba Gninga Chaning, unique femme en lice

Dirigeante d'entreprise et seule femme candidate, Zenaba Gninga Chaning prône une vision d'un Gabon solidaire et prospère. Elle met l'accent sur une gouvernance plus moderne et inclusive, et promet de construire un Gabon où les populations se sentiront chez elles.

Les principaux candidats

Cinq autres candidats briguent la présidence, chacun ayant des visions distinctes pour l'avenir du Gabon.

Stéphane Germain Iloko, médecin de formation, est un ancien cadre du Parti démocratique gabonais (PDG). Il se présente sous la bannière du mouvement «Large rassemblement Arc-en-ciel» et propose une vision de solidarité et d'égalité pour le Gabon.

Joseph Lapensée Essingone, juriste et inspecteur des impôts, se positionne comme le candidat de la rupture et du rassemblement. Il promet de lutter contre la corruption et de promouvoir une gouvernance transparente.

Thierry Yvon Michel Ngoma, administrateur des ressources humaines, propose un programme axé sur la gratuité et l'accessibilité des services essentiels, notamment les soins de santé. Il prône une vision solidaire et égalitaire pour le Gabon.

Axel Stophène Ibinga Ibinga, entrepreneur et patron de Ax Capital Investment Gabon, promet de créer des emplois et de rehausser le niveau de l'économie gabonaise. Il se présente comme un candidat capable de donner du travail aux Gabonais.

Alain Simplice Boungoueres, ingénieur expert agréé du génie civil, propose un changement profond dans la politique gabonaise. Il met l'accent sur l'amélioration des conditions de vie des Gabonais et la refondation des valeurs démocratiques et économiques du pays.

Après le scrutin du 12 avril, si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, un second tour sera organisé à la date qui sera fixée par la Cour constitutionnelle. Selon la Constitution votée par les Gabonais par référendum le 16 novembre dernier, le président de la République gabonaise est élu pour un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois.